L’accès aux tumeurs cérébrales se fait grâce à une puce en silicium placée entre l’instrument et le tissu lésé.
Medimprint
Malgré une levée de fonds retardée pour cause de crise du Covid-19, le programme de Medimprint se poursuit et devrait déboucher sur la commercialisation de son innovation de rupture en 2022.
Le dispositif médical développé par la medtech grenobloise (dg : Matthieu Dreyfus ; La Tronche ; président : Brieuc Turluche) permet de réaliser dans le cadre d’un traitement contre le cancer du cerveau, l’empreinte du tissu malade dans des régions très difficiles d’accès, livrant des données plus exhaustives et personnalisées sur la maladie. L’accès aux tumeurs cérébrales très complexes, réalisé sans lésion (contrairement à une biopsie), se fait grâce à une puce en silicium placée entre l’instrument et le tissu lésé. L’interaction tissu silicium, d’une durée d’une minute, permet des prises d’empreintes répétées et l’établissement d’une carte d’identité complète de la zone malade. Destinée au diagnostic, cette technologie est aussi envisagée comme outil de recherche. Elle est issue de dix années de recherche collaborative entre l’Université de Grenoble, l’Inserm, le CEA-Leti et le CHU de Grenoble.
Le deuxième axe de développement de l’entreprise relève de la bio-informatique et du logiciel. Car une fois l’empreinte du tissu effectuée, il faut l’étudier et transformer les données en un rapport d’aide à la décision à destination du corps médical qui doit se prononcer sur la nature du traitement. L’idée est donc de proposer l’utilisation d’un logiciel de traitement de données.
Objectif marquage CE
La biocompatibilité, la performance et l’opérabilité du dispositif de Medimprint ont été validées dans le cadre d’un essai clinique. La société travaille désormais à l’obtention de son marquage CE (prévue fin 2021) qui en déclenchera la commercialisation. Entre-temps, il est nécessaire de concevoir la chaîne de production de l’instrument. Puis Medimprint, qui emploie actuellement cinq collaborateurs, devra recruter : une personne fin 2020, une autre l’an prochain.
Levée de fonds en cours
La société a prévu de lever des fonds. Alors qu’elle a déjà bénéficié d’une subvention d’un million d’euros en 2019 via le concours i-Nov de Bpifrance, l’accès au marquage CE de son instrument exige 1,4 million d’euros supplémentaires, selon Matthieu Dreyfus. Pour cela, la société avait organisé une levée de fonds via la plateforme de crowdfunding WiSeed, visant 500.000 euros d’apports en capitaux. L’opération avait très bien commencé, enregistrant 250.000 euros d’intentions d’investissements lors de sa première phase… juste avant la crise du Covid-19. Le confinement du pays a gelé la collecte dont le terme devrait être repoussé jusqu’en juillet.
La direction de l’entreprise compte se tourner également vers des opérateurs financiers de capital-investissement (1 million d’euros) et compléter par des prêts bancaires. Mais comme dans tous les autres domaines de l’économie, l’incertitude est de mise malgré de très bons contacts, avec un fonds en particulier. Une chose est sûre : Medimprint a une trésorerie suffisante pour tenir. Au moins un an.