Le Kid’s Moovin a été conçu pour que les enfants valides puissent partager un terrain de sport avec ceux dont la mobilité est réduite.
Et si on inversait les rôles ? C’est le défi qu’ont relevé les cofondateurs de PlayMoovin’, basés à Cébazat, en développant un fauteuil roulant pour enfants valides.
« Le handicap est la principale cause de discrimination en France, largement devant l’origine ethnique, la religion, le sexe et l’orientation sexuelle. Or, environ 350.000 enfants scolarisés sont en situation de handicap. 3 % sont dispensés de sport par manque de structures et d’outils adaptés, dissuadés par le coût d’un fauteuil de sport », argumentent Sébastien Passemard et Mickaël Meyer, fondateurs de PlayMoovin’ qui exploitent une licence brevetée par l’inventeur du fauteuil, Wally Salvan.
Les deux associés se sont lancés en 2018 dans la conception d’un fauteuil roulant d’initiation multisport afin de sensibiliser les plus jeunes aux problèmes du handicap.
Un produit 100 % régional
« Notre fauteuil est destiné aux enfants, parce qu’ils n’ont pas de préjugés. Il est plus difficile de faire asseoir un adulte sur ce type de matériel », explique Sébastien Passemard. Le Kid’s Moovin, léger, maniable et facilement nettoyable, a donc été conçu pour que les enfants valides puissent partager un terrain de sport avec ceux dont la mobilité est réduite. « Il s’agissait aussi de proposer un produit à un prix abordable. Un fauteuil de sport coûte jusqu’à 8.000 euros. Nous avons réussi à concevoir un modèle à 1.200 euros en ne faisant appel qu’à des entreprises régionales. Rotomoulage, mécanique, fourches, tout est fabriqué en Auvergne et dans la Loire », poursuit Mickaël Meyer.
Avancer plus vite avec le Comité des jeux paralympiques Paris 2024
La commercialisation de ce fauteuil a débuté fin 2019. 150 exemplaires ont déjà été vendus, « beaucoup plus que les prévisions initiales », se réjouit Sébastien Passemard. La cible ? Des associations, des centres de loisirs, des écoles, les rectorats.
Pour l’heure, les fauteuils de Play-Moovin’ sont distribués partout en France. Mais les cogérants visent l’international. Pour cela, la société est en contact avancé avec le comité d’organisation des Jeux paralympiques « Paris 2024 ». Le but est de fabriquer rapidement 200 fauteuils par an. Un objectif qui semble réalisable, d’autant que la PME auvergnate est seule sur ce marché.
Cet article a été publié dans le numéro 2432 de Bref Eco.