Quatre robots-voituriers Stan sont à l'oeuvre sur le parking P5 à l'Aéroport de Lyon.
C.Delisle
Expérimenté depuis plusieurs mois sur le parking P5 de l'Aéroport de Lyon, le robot-voiturier Stan, développé par la start-up parisienne Stanley Robotics, va être déployé à plus grande échelle d'ici la fin du mois de mars avec bientôt 500 places disponibles.
« Centre d'excellence de l'innovation » du groupe Vinci Airports pour tout ce qui concerne l'amélioration du service client*, l'Aéroport de Lyon vient de frapper un grand coup avec le déploiement à grande échelle du premier robot-voiturier. « Il s'agit d'une première mondiale pour un robot-voiturier sur un parking extérieur », assure le cofondateur de la start-up Stanley Robotics, Clément Boussard. Après avoir testé le concept auprès de 1.600 clients - qui ont jugé pour 95 % d'entre eux le service satisfaisant - l'Aéroport de Lyon accélère son déploiement.
Douze boxes d'accueil - des garages - ont été installés sur le parking P5. Grâce à une réservation effectuée en ligne sur le site de l'aéroport, le voyageur accède au box via un boîtier. Il laisse sa voiture à l'intérieur et n'a plus qu'à emprunter la navette juste à côté pour rejoindre son terminal… Stan s'occupe du reste ! Au retour du voyageur, son véhicule l'attend à nouveau dans le box.
Réduction de l'emprise au sol et des émissions de CO2
Stan, c'est donc ce fameux robot-voiturier qui vient récupérer, grâce à son plateau, le véhicule dans le box pour aller le garer dans un espace réservé. « En supprimant les allées de circulation entre les véhicules - ils sont garés en file indienne - cela nous permet de gagner 50 % de places sur la même surface », explique Tanguy Bertolus, président du directoire de l'Aéroport de Lyon. Un gain non négligeable compte tenu de la croissance de la plateforme aéroportuaire qui a vu son trafic croître de 25 % ces trois dernières années. Autre aspect non négligeable : la réduction des émissions de CO2 en évitant aux automobilistes de circuler pour trouver une place, Stan fonctionnant avec un moteur électrique.
Dès fin mars, 500 places seront disponibles - avec quatre robots - pour ce service qui représente un surcoût d'environ 2 euros pour le client, mais un « gain de temps considérable ». « A terme, nous pourrions proposer jusqu'à 2.000 places supplémentaires », ajoute Tanguy Bertolus.
Une intelligence artificielle pour choisir les emplacements
Outre l'innovation sur le robot en lui-même qui peut transporter des véhicules jusqu'à 2,6 tonnes, la valeur ajoutée de Stan repose sur son intelligence artificielle qui lui permet d'optimiser les emplacements des véhicules afin « de minimiser les mouvements des robots ». En effet, Stan connaît votre heure d'arrivée et de départ (même en cas de retard) et sait précisément où garer votre véhicule sans avoir à en bouger un autre.
La start-up, qui signe là sa première expérimentation, se dit toujours « en démarche d'apprentissage ». L'Aéroport de Gatwick (Londres) va tester le service cet été. Rappelons que l'Aéroport de Lyon et Stanley Robotics sont accompagnés dans ce programme d'innovation par la société de conseil en innovation lyonnaise Dynergie.
* Vinci Airports compte 46 aéroports dans le monde dont deux centres d'excellence en innovation à Lyon et Lisbonne.