Saint-Etienne / Lyon en huit minutes : un rêve ?
Transpod
C’est un projet qui aurait fait gamberger Jules Verne. Un train supersonique pourrait relier Lyon à Saint-Etienne en huit minutes !
Cet équipement du futur propulse des capsules sur coussin d’air dans un tube sous vide à une vitesse de pointe un peu inférieure à celle du son. Il utilise l’énergie solaire avec des panneaux photovoltaïques au-dessus des tubes et produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Les capsules circulent dans des tubes en acier reposant sur des pylônes placés tous les 30 mètres. A l’intérieur des cabines, les passagers subissent une accélération supérieure à 1 g, comparable à celle d’une voiture qui monte à 100 kilomètres/heure en trois secondes.
Des projets sur plusieurs continents
Ce projet pourrait ne plus être de la science-fiction, demain. Hyperloop a été propulsé sur le devant de la scène par le patron visionnaire de Tesla et Space-X, Elon Musk, qui envisage le parcours des 600 kilomètres entre Los Angeles et San Francisco en 30 minutes. D’autres pionniers se sont raccrochés à ses wagons supersoniques.
Comme la société américaine Hyperloop Transportation Technology (HTT) qui va installer un bureau d’études sur une ancienne base aérienne près de Toulouse pour tester des capsules produites sur place. C’est aussi le cas d’Hyperloop One, dans lequel la SNCF a pris une participation via sa filiale Systra. Et du canadien Transpod, dirigé par deux Français, ingénieur en aéronautique et diplômé de l’Ecole Centrale de Lyon et EM Lyon, qui projette de relier Toronto Montréal (540 km). Enfin, des Coréens et des Chinois planchent aussi sur cette technologie.
Les deux dirigeants de Transpod étaient à Saint-Etienne le 4 juillet face à un parterre de chefs d’entreprise et de représentants de plusieurs pôles de compétitivité, réunis à l’initiative du conseil de développement de Saint-Etienne Métropole, de ses vice-présidents Patrick Schaeffer et Christian Brodhag.
Ce dernier avait fait plancher en 2016 un groupe d’étudiants de l’Ecole des Mines de Saint-Etienne sur la création d’une ligne Hyperloop entre Lyon et Saint-Etienne, un projet évalué « à la louche » à 800 millions d’euros. Transpod recherche avant tout des pistes d’essais rectilignes d’une longueur de cinq kilomètres pour expérimenter cette technologie. Et pourrait lier des partenariats industriels pour la conception des capsules et leur design.
Nicolas Hulot contacté
A Saint-Etienne, Hyperloop apparaît comme une vraie opportunité pour de nombreux observateurs. L’occasion de renouer avec l’esprit pionnier stéphanois dans le domaine des transports. Ce pourrait être également une alternative à l’A 45, le train supersonique pouvant aussi transporter du fret, en particulier la nuit, sans bruit. De leur côté, les conseillers régionaux ont adopté le 29 juin un vœu pour créer un groupe de travail en liaison avec la SNCF afin de l’accompagner dans les expérimentations en cours de l’Hyperloop, qui représente, selon les élus socialistes et démocrates à l’origine de cette démarche, « un potentiel majeur en matière d’aménagement du territoire et de transition énergétique ». Contacté par Christian Brodhag, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, se dit prêt à lancer une expertise sur ce sujet, qui suscite bien des convoitises. Et des espoirs.
Cet article a été publié dans le numéro 2294 de Bref Eco.