"Ces camions sont 10 % plus chers et consomment 1,5 l/100 km de plus que les autres", admet Thierry Mazet, président du groupe, "mais nous pensons récupérer des clients que nous avions perdus."
V. V.L.
Le transporteur de Montélimar acquiert 40 véhicules Renault Trucks roulant au colza. Un test qui pourrait déboucher, dès fin 2020, par une conversion de l'ensemble de la flotte. Objectif : réduire les rejets de polluants... pour conquérir de nouveaux marchés.
Le groupe de transport routier Mazet, basé à Montélimar, a reçu le 8 septembre les premiers des 40 camions roulant au colza qu'il a commandés cet été à Renault Trucks. Le constructeur de Saint-Priest signe ici la plus grosse commande de véhicules fonctionnant au B100, carburant mis au point et fourni par le groupe Avril, au même prix que le diesel.
Mazet investit 3,5 millions d'euros dans cette opération, financés par crédits à moyen terme. La création des cuves, elle, est prise en charge par Avril (20.000 euros chacune) qui a déjà équipé les agences Mazet de Lyon, Paris et Lille. Celles de Toulouse, Montélimar et Oyonnax doivent suivre.
S'assurer de pouvoir livrer dans les Zones à faibles émissions (ZFE)
L'objectif est tout d'abord écologique, puisque, selon le groupe Avril, ce carburant réduit de 60 % les rejets de CO2 (« du puits à la roue ») par rapport au diesel. Mais l'enjeu est aussi économique puisque ce gain permet aux véhicules ainsi équipés d'être classés Crit'Air 2 et peut-être bientôt 1 : ces niveaux donnent la possibilité de livrer dans les Zones à faibles émissions (ZFE) instaurées à Lyon et Grenoble, comme dans plusieurs villes françaises.
«Ces camions sont 10 % plus chers et consomment 1,5 l/100 km de plus que les autres, admet Thierry Mazet, président du groupe, mais nous pensons récupérer des clients que nous avions perdus parce que nous n'avions pas opté pour le gaz, trop risqué selon nous. Certains nous ont déjà recontactés ».
Peut-être 850 moteurs au colza d'ici quelques mois
D'ici fin 2020, le transporteur établira un bilan, tant en termes d'augmentation du chiffre d'affaires (180 millions d'euros actuellement) que de niveaux de consommation et de coûts d'entretien. Si le résultat est satisfaisant, le groupe Mazet passera l'ensemble de sa flotte (850 moteurs) au colza.
Cet investissement intervient dans un contexte de « rajeunissement » du groupe : toute la communication a été revue, Pierre-Louis Mazet (4e génération) s'apprête à prendre la direction générale et un plan de développement est lancé.