Saisissant l’occasion des prochaines fermetures du tunnel sous le Mont-Blanc pour travaux, plusieurs associations environnementales (*) viennent d’adresser un courrier aux autorités nationales et locales demandant d’accélérer le transfert modal de la route vers le fer.
Le tunnel du Mont-Blanc va fermer pour d'importants travaux. Selon son gestionnaire ATMB, cette fermeture est prévue durant deux mois à l'automne 2022, puis deux mois à l'automne 2023.
De son côté, la Société Française du Tunnel Routier du Fréjus annonce l’ouverture de la galerie de sécurité du Fréjus à la circulation routière à partir du dernier trimestre de cette année. En comptant poids lourds et véhicules particuliers, la fermeture du tunnel du Mont-Blanc occasionnera, pour aller en Italie par l’A 43 et le Tunnel du Fréjus, le report du passage d’environ 5 000 véhicules supplémentaires par jour sur la rocade de Chambéry, puis dans la vallée de la Maurienne, dont 1 700 poids lourds.
Réorienter le trafic sur le ferroviaire
Selon les associations signataires, la ficelle est trop grosse car elle valide comme voie de circulation ce tube sous le Fréjus censé être une voie de secours. Les associations demandent que ce deuxième tube du tunnel du Fréjus soit interdit et uniquement ouvert aux services de secours et d’exploitation. Elles s’interrogent aussi sur les conséquences de cette politique de transport favorisant une fois de plus le transport routier, en opposition avec tous les discours des autorités nationales et européennes. Elles estiment que les 1 700 poids lourds passant chaque jour dans le tunnel du Mont Blanc doivent être réorientés sur le ferroviaire et non sur l’autoroute et le tunnel de Maurienne.
Des arguments supplémentaires en faveur du Lyon-Turin
Les associations mettent en avant la ligne ferroviaire Ambérieu-Modane, très largement sous utilisée, avec moins de 3 millions de tonnes de marchandises par an, alors qu’elle peut en transporter jusqu'à 15 millions. Ne pas utiliser des capacités ferroviaires disponibles aujourd'hui est injustifiable et constitue, à leurs yeux, une faute. Et contraire aux grandes orientations de l’Accord de Paris.
Pour l'Union Européenne, comme l’a encore confirmé la dernière réunion intergouvernementale du 14 juin à Chambéry, la solution du problème transalpin reste la réalisation du Lyon-Turin. Même s’il ne réglera pas le problème de la fermeture prochaine du tunnel sous le Mont-Blanc, ces préoccupations environnementales sont autant d’arguments pour que l’exécutif national déclenche des financements pour les accès des côtés français et italiens. Et parafe rapidement l’acte d’exécution avec l’Italie, un document qui reste toujours en l’attente.
* les signataires : France Nature Environnement Auvergne Rhône-Alpes, Mountain Wilderness, Commission Internationale pour la Protection des Alpes, Vivre et Agir en Maurienne, Réseau Air 74 et Amis de la Terre.