Sur les dix premiers jours de mars, le trafic aérien a chuté de de 20 % au niveau national.
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Lors de la présentation des résultats de l’exercice 2019, l’Union des aéroports de France (UAF) a consacré une large place à la situation du transport aérien, un mois après le début de l’épidémie de coronavirus qui touche de plein fouet le secteur.
La croissance du trafic aérien de passagers ralentit en France. De 5,7 %, en 2017, puis 4,8 % en 2018, elle est passée à 3,8 % l’année dernière : « Avec 214.271.063 passagers, nous établissons tout de même un nouveau record de fréquentation, après des années de forte croissance », tempère Thomas Juin, président de l’UAF. Le rééquilibrage du poids entre aéroports franciliens et provinciaux se poursuit à vitesse modérée : 50,4 % pour les premiers et 49,6 % pour les seconds.
Les petits aéroports en difficulté
Mais ce sont les grands aéroports régionaux, ceux dont la fréquentation est supérieure à 5 millions de passagers, qui assurent l’essentiel de la croissance nationale (Nantes + 16,6 % ; Marseille + 8,1 % ; Lyon + 6,4 %) alors qu’Aéroports de Paris se contentent de + 2,57 % et, qu’à l’autre bout, les aéroports de proximité ont une croissance encore plus faible à +1,68 %. Ce phénomène s'illustre dans la région Auvergne-Rhône-Alpes à Grenoble (- 13,5 %), Chambéry (– 0,1 %) et Clermont-Ferrand (+ 0,1 %).
L’UAF s’engage sur la neutralité carbone
Ce ralentissement du rythme de croissance s’est particulièrement accentué, depuis la fin de l’année 2019. Si Thomas Juin ne fait pas de lien entre les phénomènes de « Flygskam » ou « d’air bashing » en provenance du nord de l’Europe, l'UAF a cependant participé à la constitution d'un front commun associant aéroports, compagnies et constructeurs en vue de la mise en place d'une communication valorisant ses actions en faveur du climat : « Pour ce qui nous concerne, nous nous engageons, d’ici 2022, à ce que tous les aéroports s’engagent dans une démarche Airport Carbon Accreditation (Aci), à les conduire, d’ici 2030, à la neutralité carbone avec compensation, et d’ici 2050, sans compensation », annonce le président de l’UAF.
20 % de chute de trafic début mars
Des engagements en parallèle aux mesures d’urgence demandées au gouvernement (suppression de la taxe mise en place au 1er janvier, report de la fiscalité, échelonnement des charges sociales…), justifiées par la situation actuelle. Sur les dix premiers jours du mois de mars, le trafic aérien des passagers a dévissé de 20 % au niveau national. Et, selon un cabinet américain, les réservations long courrier à destination de l’Europe sont en chute de 70 % !