MGF Grimaldi prépare sa nouvelle usine au travers d'un jumeau numérique.
MGF Grimaldi
Le chantier de construction du nouveau site industriel de la MGF Grimaldi pourrait être opérationnel mi-2022. Pour ce spécialiste isérois de l’usinage de très haute précision, c’est l’occasion de repenser une organisation de production dépassée alors que se précise le rapatriement de l’activité marocaine.
Ange Grimaldi, le patron de la PME installée à Voreppe dans l’espace économique de Centr’Alp, ne tarit pas d’éloges sur sa collaboration avec un ingénieur qui prépare le jumeau numérique de sa future usine de 3.000 m² programmée pour entrer en activité mi-2022 à Moirans, la commune voisine. Elle va permettre à l’entreprise de mécanique et d’usinage de haute précision, construite depuis 1978 au fil d’extensions successives, de disposer d’un outil modernisé. « Nous travaillons par exemple sur les contraintes de flux et l’implantation des machines » indique-t-il. L’investissement proche de cinq millions d’euros est donc une bonne nouvelle pour les 77 personnes qu'emploie la PME familiale.
Concurrence accrue entre sous-traitants
Cette modernisation est incontournable pour MGF Grimaldi dont les donneurs d’ordre dans l’aéronautique ou le médical badinent de moins en moins avec la qualité des outils de production de leurs sous-traitants. La société, dont le chiffre d’affaires est réalisé pour un tiers avec l'aéronautique et la défense ; le reste étant réalisé avec des opérateurs du médical, doit composer, suite à la pandémie de Covid-19, avec une baisse de commandes.
La moyenne mensuelle de l’activité est ainsi passée de 1,3 million d’euros à 1 million, pour un chiffre d’affaires prévisionnel 2020 proche de 14 millions contre 13,5 millions en 2019. « Il y a une concurrence accrue de sous-traitants positionnés sur l’aéronautique qui viennent sur le marché spatial » souligne le dirigeant. Un secteur sur lequel MGF Grimaldi intervient sur des pièces comme des composants mécaniques pour les émetteurs spatiaux ou pour les moteurs des lanceurs Ariane.
Rapatriement de l'activité marocaine
Le grand chantier de la future usine n’est pas le seul à occuper les journées du management. L’unité marocaine aménagée près de Casablanca en 2010 afin de répondre à des besoins dans l’imagerie médicale et confortée à la demande expresse d’un client de l’aéronautique, est devenue une véritable épine dans le pied de MGF Grimaldi. « Nous cumulons une perte de 500.000 euros par an depuis trois ans. » Sans compter sur les 300.000 euros de crédits de TVA cumulés au fil des ans qui devraient passer à la trappe.
Le destin de l’unité est scellé avec les négociations en cours pour les indemnités de licenciements des 45 collaborateurs et la vente du matériel de production. Reste néanmoins le volume d’activité et les 6.000 heures de travail qui vont être absorbées par les équipes de Voreppe. « La baisse de charge dans l’aéronautique nous permet de faire ce rapatriement sans problème » conclut le dirigeant.