Poralu Marine a remis à neuf la marina des St. Katharine Docks de Londres.
Après neuf mois de travaux, Poralu Marine(1) vient d’achever la rénovation d’une marina dans le quartier huppé et touristique des St. Katharine Docks, en plein cœur de Londres.
Ce ne fut pas une mince affaire de remporter ce marché de près de 4 millions d’euros face des concurrents anglais. Et pas plus facile de mener à bien les travaux dans ces anciens docks mal desservis, réhabilités en bureaux et activités de loisirs. « Pendant toute la durée de ce chantier, le principal défi fut de déplacer tous les bateaux sans déranger ni leurs occupants, ni les riverains alors que près de 15 % de la marina est habitée de façon quotidienne », explique Virginie Segura, responsable du projet chez Poralu Marine.
Il aura fallu aussi, pour ne pas offusquer les bobos locaux, installer des nichoirs à canards et des frayères discrètes sous les pontons. Le volet environnemental allait d’ailleurs bien plus loin, avec la mise en place de 32 points d’aspiration des eaux usées reliés en réseau pour atteindre le zéro rejet.
Métal et travaux publics
Fabricant d’équipements d’accostage de bateaux pour les ports de plaisance (pontons, passerelles, catways, débarcadères), l’ensemblier de l’Ain est né d’un savoir-faire industriel qui reste le socle de son activité : « La marque Poralu Marine a été lancée en 1982 à partir d’une activité de menuiserie et charpente métallique créée une quinzaine d’années auparavant, se lançant alors dans l’équipement des ports de plaisance. Compte tenu de la complexité des projets, nous avons évolué progressivement vers des compétences en travaux publics », raconte Jean Devictor, responsable commercial.
Les ateliers de découpe, poinçonnage et soudure de profilés aluminium et d’assemblage d’ensembles souvent de grande taille, s’appuient aujourd’hui sur un bureau d’études (7 personnes) qui réalise les plans, conçoit les structures et dessine la totalité des pièces, intégrant souvent des fonctions électriques et mécaniques aux ouvrages.
L’Asie comme relais
Métallier au pays de la plasturgie à laquelle il a tout de même cédé en développant une activité de rotomoulage (Rotax) pour fabriquer ses flotteurs, Poralu Marine a, depuis, conquis le monde entier : 70 % de ses ventes sont réalisées à l’international. Depuis son village de Port - ça ne s’invente pas ! - sur les rives du lac de Nantua, les chantiers se sont multipliés sur les cinq continents (8.000 références).
La société a même dû ouvrir une unité de production au Canada (Montréal) afin de mieux desservir le marché nord-américain. Elle dispose d’une autre filiale en Australie, complétant un réseau de représentants et d’agents en Europe, aux Emirats arabes unis et en Asie. Car si les marchés européens sont désormais matures et tournés vers le renouvellement des marinas, les vrais relais de croissance, eux, sont en Orient.
(1) Poralu Marine, Poralu Bridge et CEI sont des marques de la société Nova Nautic. Celle-ci est filiale de la holding familiale Carpel (pdt : Jean-Pierre Carminati) qui détient par ailleurs les sociétés Rotax et Poralu Menuiseries (Port/AIn). Nova Nautic emploie 120 personnes (70 au siège) pour un chiffre d'affaires 2015-2016 de 22,5 millions d'euros.
Cet article a été publié dans le numéro 2289 de Bref Eco.