Le vidéo projecteur décline, place à l'écran plat dans les entreprises.
DR / Yoo'Up
Yoo’Up a lancé la commercialisation de ses supports d’écrans en janvier 2020... pas de chance. Mais elle avait les reins assez solides pour passer la période perturbée par le covid. Aujourd’hui, le redémarrage de l’économie semble confirmer l’intuition initiale de ses fondateurs.
Créée en 2017 par Alban Gardet (designer), Hadrien Macé (entrepreneur) et Alain Chamak (ancien directeur Rhône-Alpes et président du conseil de surveillance de KPMG, business angel), la société Innovant Meeting avait levé un million d’euros en 2019, notamment auprès d’industriels et de la BpiFrance. Ce qui lui a permis de tenir face au choc économique du covid et de préparer la reprise... qui s’annonce enfin : sous la marque Yoo’Up, ses supports pour écrans interactifs jouent dans le haut de gamme pour séduire les entreprises.
Des écrans qui s’imposent dans toutes les entreprises
Dans les salles de réunions des entreprises, le rétroprojecteur est sur le déclin, remplacé progressivement par un écran plat de grande dimension. Lourd, nécessitant une bonne fixation murale, cet objet de modernité n’en a pas moins quelques défauts. Pas toujours ergonomique, il est le plus souvent fixe : impossible de le faire passer d’un bureau à l’autre.
L’idée initiale de Yoo’Up est là : concevoir un support mobile qui puisse naviguer de salle en salle (avec son autonomie de huit heures, l’un des modèles permet d’utiliser un écran sans le brancher à une prise électrique), haut de gamme et Made in France, facile d’utilisation, doté de nouvelles fonctionnalités (réglage de la hauteur de l’écran), d’une interface connectée et d’une tablette intégrée très intuitive. Et si la crise du covid a fait caler la jeune entreprise au démarrage, elle pourrait bien lui donner aujourd’hui un coup d’accélérateur : le développement du télétravail et des visio-conférences pousse les entreprises à s’équiper, y compris les PME.
Une fabrication française
Les trois associés se sont rapprochés de l’industriel Julien Vicente, président de la société Comely (barrières et garde-corps métalliques pour les ouvrages d’art ; Meyzieu/Rhône) qui leur apporte ses conseils, sa vision industrielle et son portefeuille de contacts. La fabrication des supports d’écran en acier est assurée par une autre entreprise lyonnaise de tôlerie, dont Hadrien Macé préfère pour l’instant ne pas divulguer le nom.
Stratégie commerciale
La stratégie commerciale repose sur une cible de grossistes et de revendeurs, et compte s’appuyer sur les prescripteurs que constituent les installateurs-intégrateurs. Elle passera aussi par des partenariats (plusieurs en cours de signature) avec les grandes marques d’écran qui pourraient y voir un complément d’offre rentable.
« Au rythme de deux à quatre supports par semaine, à un prix qui varie entre mille et quatre mille euros, les ventes sont en train de décoller », affirme Hadrien Macé, l’enthousiaste directeur général d’Innovant Meeting. « Nous estimons apporter quelque chose d’autre par rapport à la concurrence : une qualité au top, un design différenciant et la possibilité de personnaliser nos produits ».
Yoo’ Up (10 salariés, quelques centaines de milliers d’euros d’un chiffre d’affaires non encore déclaré) est encore un petit acteur face à des Axeos ou Erard (Pont de Cheruy ; Isère). La société prévoit quelques 5 millions d’euros de ventes dans les trois ans. Pour y parvenir, une nouvelle levée de fonds est envisagée... qui pourrait l’aider à passer les frontières : les premières ventes ont eu lieu en Corée et en Suisse.