Parapente en vallée de Chamonix. En Auvergne Rhône-Alpes, les activités outdoor ont été perturbées par une météo changeante.
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Selon le baromètre* conjoncturel commandé en août par Auvergne Rhône-Alpes Tourisme auprès des professionnels du tourisme de la région, l’été 2024, plutôt satisfaisant, ne restera pas comme un grand millésime.
Comme c’est souvent le cas, les sentiments des professionnels du tourisme sont partagés sur le bilan de leur saison d’été. Aucune catastrophe n’est annoncée, même si les restaurateurs et les acteurs de l’outdoor sont moins enthousiastes, perturbés par des conditions météo changeantes. Ainsi, 58 % des professionnels interrogés jugent l’été « bon » ou « très bon ». Les hébergeurs sont 63 % à exprimer un avis positif, principalement les gestionnaires de résidences de tourisme ou de campings qui sont les plus satisfaits (respectivement 72 % et 71 %). Idem pour les gestionnaires de sites de visite et de culture qui sont 64 % à estimer l’été « bon » ou « très bon ».
Fréquentation : entre stabilité et baisse
Pourtant, côté fréquentation, les résultats sont mitigés : 38 % des acteurs du tourisme la jugent stable par rapport à l’été 2023 (qui avait été très bon), 44 % l’estimant « en baisse ». Exception à ce tableau morose, et ce n’est pas une surprise : les hébergements locatifs commercialisés par les plateformes digitales, en hausse significative de fréquentation (+ 7 % sur le mois de juillet et + 10 % sur le mois d’août).
À noter que les Jeux Olympiques ont probablement eu leur (petit) effet sur les deux sites régionaux hôtes, Lyon (66 % des prestataires touristiques satisfaits) et Saint-Étienne (augmentation des visiteurs étrangers).
Des prix en hausse ?
Faut-il en conclure que seules les hausses de prix permettent aux professionnels de garder leurs positions ? L’enquête donne une réponse : 64 % des professionnels déclarent avoir conservé les mêmes tarifs qu’en 2023. Ce qui revient à dire que 36 % les auraient augmentés (on n’imagine guère des baisses significatives).
Fabrice Pannekoucke, président d’Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme, commente la situation : « Après deux années record, l’été 2024 est une saison contrastée pour des raisons clairement identifiées (météo changeante, calendrier électoral imprévu, absence de week-end prolongé en juillet…). Ceci ne doit pas masquer les vrais éléments de satisfaction que sont l’ancrage des clientèles régionales en été, la présence des touristes internationaux et bien évidemment le savoir-faire de nos professionnels qui s’adaptent en permanence aux divers aléas rencontrés ».
Difficultés de recrutement
Parmi ces aléas, la difficulté de recruter est souvent évoquée (pour 40 % des professionnels interrogés cet été). Du coup, on s’adapte comme on peut : 40 % ont choisi de réduire leurs services, 24 % les amplitudes horaires et 14 % leur nombre de jours d’ouverture. C’est particulièrement vrai dans la restauration et l’hôtellerie.
* Étude réalisée par le cabinet G2A Consulting. Ont été collectées 5.704 interviews entre le 10 et le 22 août 2024 dans les 12 départements de la région. À cette enquête s'ajoute l'analyse des données d’Orange Flux Vision (suivi de la fréquentation grâce à la téléphonie mobile) et de Lighthouse – Transparent (hébergements locatifs commercialisés sur les plateformes).