Selon Emmanuel Imberton, si la réforme s'applique dès 2018, la CCI devra licencier 30 à 40 personnes.
Jacques Raynal
Le projet de loi de finances 2018 inquiète beaucoup Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne. Les députés ont en effet voté une baisse des ressources fiscales des CCI.
La Taxe pour Frais de Chambres (prélevée par des taux additionnels sur la CVAE et la CFE) affectés aux CCI par l’Etat devrait baisser de 150 millions d’euros dès 2018 si le PLF est maintenu en l’état, soit une baisse de 17 % des ressources fiscales des chambres consulaires. Auquel s’ajoute une augmentation de 20 millions d'euros du fonds de péréquation. Au final, pour la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne, cette réforme impliquerait une baisse du budget de 5,3 millions d’euros par an, sur un budget de l’ordre de 60 millions.
Il faut étaler cette réforme sur la durée du mandat
Le président Emmanuel Imberton se montre extrêmement inquiet de la brutalité de la mesure et prévient qu’elle aurait des conséquences sur le niveau de service et sur les effectifs qui devraient être allégés de 30 à 40 postes sur un total de 423. « Nous sommes motivés pour participer à la baisse des dépenses publiques et aux prélèvements obligatoires, nous ne sommes pas contre poursuivre nos efforts mais il n’est pas possible d’agir de manière aussi brutale. Il faut étaler cette réforme sur la durée du mandat » indique le président qui explique par ailleurs que cet étalement permettrait d’alléger les effectifs sans licenciement.
La ressource fiscale avait déjà baissé de 35 % en quatre ans
Il souligne par ailleurs que la mesure annoncée s’ajoute à celles déjà appliquées sous le précédent mandat : la baisse de la TFC de 14,15 millions d’euros en quatre ans et une ponction de 15,7 millions d’euros sur le fonds de roulement 2015. La précédente réforme avait conduit à réduire les effectifs de 47,5 équivalents temps plein, à fusionner les trois CCI de Lyon, Saint-Etienne et Roanne. « On avait pourtant fait le job avec beaucoup de restructurations et de réévaluations de nos actions » soupire Emmanuel Imberton.
Un nouveau tour de vis va donc devoir être effectué, que la réforme s’applique dès 2018 ou qu’elle soit finalement étalée sur cinq ans. Le président cite quelques exemples comme la baisse de subventions aux écoles ou la remise à plat du fonctionnement de l’aéroport de Saint-Etienne, qui coûte chaque année 400.000 euros à la CCI.