Lors de la présentation des résultats 2014 de Burelle SA et de sa filiale Plastic Omnium, Laurent et Jean Burelle avaient de quoi pavoiser.
Lors de la présentation des résultats 2014 de Burelle SA et de sa filiale Plastic Omnium, qui s’est tenue à Lyon dans les salons feutrés du très sélect Cercle de l’Union, Laurent et Jean Burelle avaient de quoi pavoiser. Non seulement les chiffres sont très bons mais, depuis quelques années, ils savent qu’ils reviennent de loin.
Pour l’équipementier automobile comme pour toute la filière, la crise de 2008 fut terrible, ponctuée par les premières pertes de l’histoire de l’entreprise et des diminutions d’effectifs. Quelques années plus tard*, son pdg Laurent Burelle se souvenait de cette période très tendue. “Entre septembre 2008 et mars 2009, j’ai dit à ma femme et à mes amis : on peut y passer corps et biens ! Le volume de la production automobile mondiale, à l’automne 2008, a chuté du jour au lendemain de 50 %, et de 75 % dans les camions”.
Sept ans plus tard, l’industrie automobile est repartie. “A l’échelle mondiale, elle se porte très bien, avec une croissance annuelle de 3 à 4 %. Chaque année, il se fabrique 85 millions de voitures dans le monde mais, c’est vrai, seulement 1,7 million en France. La Chine est devenue le premier fabricant mondial et son PIB s’accroît encore de 6 % l’an”, explique aujourd’hui Laurent Burelle. Si bien que Plastic Omnium aura construit, en dix ans, pas moins de 24 usines dans l’Empire du Milieu. Et trois y sont encore en chantier, de même que deux aux Etats-Unis et une en Russie, ce qui portera leur nombre total à 117 !
A l’image d’un Seb ou d’un Somfy, Plastic Omnium est un cas d’école à l’allemande, une ETI comme la France en rêve, en même temps industrielle, familiale, innovante et mondialisée. Cotée en Bourse mais contrôlée à 57 % par la famille Burelle, Plastic Omnium n’aura connu que trois dirigeants (Pierre, Jean et Laurent) depuis sa création après-guerre. Une dynastie industrielle construite sur quelques règles d’or : indépendance, prises de risques mesurées, stratégie à long terme, réinvestissement des profits dans l’entreprise. Le groupe, 30ème dépositaire de brevets en France, lancera cette année pas moins de 130 produits nouveaux sortis de l’un de ses centres de R&D (dont celui de la Plaine de l’Ain, à Sainte-Julie). Des modules désormais complexes : pare-chocs, haillons arrières ou planches de bord, composés de pièces plastiques mais aussi de câbles, de pièces de verre, composites, électroniques. Et, aussi, des réservoirs à carburant car “pour au moins vingt ans, les voitures en auront encore. Mais il est temps de penser à l’après : les voitures électriques, bien sûr, mais surtout à l’hydrogène”, précise Laurent Burelle.
Servant tous les grands constructeurs (43 marques en tout), Plastic Omnium est aspiré par une croissance mondiale annoncée à 16 % d’ici 2018 (100 millions de voitures prévues cette année là). “Nous n’exportons pas, nous sommes installés dans les pays où nous vendons”. Une stratégie que la bourse ovationne : le cours de l’action Burelle SA est passé de 80 euros en 2009 à 671 euros le 21 mai dernier.
Didier Durand
@didierldurand
Plastic Omnium
* Les Echos du 16 avril 2013.
Photo : ©Céline Clanet.
Bref Rhône-Alpes n° 2206 du 17/06/2015
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