Benoît Balandras, directeur général de Labaronne-Citaf depuis janvier 2016.
Placée en redressement judiciaire depuis juillet 2016, la société Labaronne-Citaf, inventeur de la citerne souple pour le stockage des liquides en France et à l’international, veut rester optimiste quant à son avenir et continue à innover.
En difficulté de trésorerie suite à « des désillusions à l’export », comme l’explique Benoît Balandras, directeur général de la PME depuis janvier 2016 après en avoir été le directeur industriel pendant neuf ans, Labaronne-Citaf a fait le choix de se placer sous la protection du Tribunal de commerce cet été.
Le placement en redressement judiciaire n’est pas une maladie honteuse
Elle est actuellement en période d'observation : « Nous avions beaucoup misé sur l’Asie et l’Amérique du Sud. Or, nous avons rencontré des difficultés sur ces marchés avec notamment la perte d’un important contrat en Amérique latine, analyse le dirigeant pour qui, « le placement en redressement judiciaire n’est pas une maladie honteuse, mais une occasion de se poser les bonnes questions ».
Le segment de l'humanitaire très fluctuant
Outre la perte de ce gros contrat, la PME de Pont-Evêque, dont les citernes souples sont utilisées dans le monde entier pour stocker, traiter et transporter des liquides dans les domaines agricoles, industriels et institutionnels s’est trouvée confrontée à des difficultés sur le segment de l’humanitaire, un marché où elle réalise de grosses opérations avec des ONG, pour le stockage de l’eau dans les camps de réfugiés par exemple. « Or, ce marché est très fluctuant car très dépendant de paramètres dont nous n'avons pas la maîtrise », explique Benoît Balandras.
Labaronne-Citaf, qui affichait un chiffre d’affaires de 8,9 millions d’euros avec des pertes importantes en 2015, atteindra 7 millions d'euros en 2016, « à l'équilibre ». La PME a dû licencier une partie de son équipe : de 54 personnes début 2015, elle est passée à 45 fin 2015, puis à 35 suite au redressement judiciaire. Labaronne-Citaf a également repensé son management. « Nous avions beaucoup grossi mais nous n’étions pas forcément bien structurés », précise le dg.
Nous sommes en ordre de marche pour 2017
La PME, qui par ailleurs a décidé de se recentrer sur l’Europe, commence à redresser la situation : « Nous avons retrouvé de la rentabilité et nous sommes en ordre de marche pour 2017, assure le dg qui se félicite d'un carnet de commandes bien rempli ». Il met en avant plusieurs innovations de taille comme cette toute nouvelle citerne qui récupère et filtre l’eau de pluie sans électricité.
La société, qui fête cette année les 50 ans du brevet d’invention de son produit phare, la citerne souple, a également lancé la commercialisation d’une citerne aux capacités inédites : 2 000 m3 de liquide dans un seul réservoir, « une prouesse technique jusque-là inégalée que nous sommes en mesure de fabriquer dans notre usine de Pont-Evêque ».