La carrosserie des voitures est de plus en plus « intelligente ».
Plastic Omnium
Le groupe Burelle a franchi une étape importante en janvier dernier, avec la création, au sein de Plastic Omnium, de la division, New Energy. En ligne de mire : l’ensemble des mobilités (voitures, camions, bus, trains, avions) avec une offre complète de réservoirs d’hydrogène haute pression, de piles à combustible et de systèmes intégrés.
Le discret groupe familial Burelle SA a tenu récemment son assemblée générale à Lyon, là où est installé son siège social… même s’il est administré depuis la région parisienne. L’attachement lyonnais de la famille Burelle remonte au moins aux années 1960 quand Pierre, le créateur de la Compagnie Plastic Omnium, prenait le contrôle de l’UMDP, une société spécialisée dans le curage et l’assainissement des fosses septiques, entrant parallèlement dans le domaine des conteneurs à ordures ménagères qui restera pendant des décennies un département important de Plastic Omnium, avant d’être cédé en 2019. Burelle SA coiffe d’autres activités qui font écho dans la région. Comme son pôle immobilier, Sofiparc, qui regroupe un portefeuille de 86.000 m² de bureaux et 1.339 parkings dont une bonne moitié se trouve à Lyon et Saint-Priest. L’an dernier, Sofiparc a engagé 3 millions d’euros dans le premier portefeuille hôtelier lyonnais comprenant onze établissements (1.200 chambres) et dont il détient ainsi 3,7 % des parts.
Une position mondiale
Mais l’activité phare de Burelle SA (85 % de ses actifs) reste l’équipementier automobile Plastic Omnium dont l’un des centres de R & D, dédié aux pièces extérieures de carrosserie, est installé depuis vingt ans sur le Parc Industriel de la Plaine de l’Ain, avec 500 personnes. Codirigé par Félicie Burelle et Laurent Favre, ce groupe industriel est passé en vingt ans d’1 milliard à 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+4,6 % en un an; Résutlat net : 126 M€). Quelques chiffres suffisent à situer son envergure mondiale : 31.000 salariés, 137 usines et 31 centres de R & D. Or, ce pure player automobile (93 marques clientes !) « est en train de procéder à un pivotement technologique », explique Laurent Burelle, son président. Et Félicie d’appuyer : « Notre ambition est vraiment un repositionnement du groupe vers des métiers nouveaux. »
Cette mutation se réalisera plus ou moins vite selon l’évolution du contexte économique mondial et la capacité de Plastic Omnium à s’adapter. Inflation, rupture de certaines chaînes d’approvisionnement, pénurie de semi-conducteurs, guerre en Ukraine, hausse du prix des énergies… sont en effet autant de facteurs d’instabilité qui interrogent un secteur automobile passé de 90 millions de voitures produites dans le monde avant la crise du Covid à 74 millions en 2021.
L’hydrogène et les véhicules connectés
« D’un marché de volume, nous devrons passer à un marché de valeur », poursuit Félicie Burelle. Le virage de Plastic Omnium passera par la voiture électrique, les véhicules connectés et l’hydrogène. En janvier dernier, Plastic Omnium lançait ainsi une nouvelle division, New Energy (300 personnes dont 200 ingénieurs), qui s’adresse à l’ensemble des mobilités (voitures, camions, bus, trains, avions) avec une offre complète de réservoirs d’hydrogène haute pression, de piles à combustible et de systèmes intégrés. New Energy a été retenue par le coréen Hyundai pour produire 33.000 réservoirs à hydrogène par an dès 2023 ; et sélectionnée par Airbus pour élaborer des piles à combustible. Plastic Omnium livrera aussi cette année à Alstom des systèmes de stockage d’hydrogène pour les trains. De même, un radar révolutionnaire 4D sera développé avec la start-up Greenerwave pour les véhicules autonomes, permettant d’utiliser toute la carrosserie d’un véhicule comme surface active et de dépasser la précision des lidars. Les partenariats stratégiques se multiplient. Place à l’innovation ouverte.
Cet article a été publié dans le numéro 2502 de Bref Eco.