Pour sa vingtième édition, Progiciels a vu les choses en grand en réunissant industriels et chercheurs autour de la première Université d’automne du Lean Management.
Pour sa vingtième édition, Progiciels* a vu les choses en grand. Et on ne vous parle pas de la DeLorean, voiture mythique du film “Retour vers le Futur” qui sera exposée sur le rendez-vous régional de la performance industrielle et des logiciels. Thésame, son organisateur, a souhaité réunir industriels et chercheurs pour confronter, à l’occasion de la première Université d’automne du Lean Management, leurs expériences sur cette démarche d’amélioration continue, mais surtout “préparer le lean de demain”.
Car si le “vrai lean management met l’Homme au cœur de sa démarche”, les images négatives collent encore à la peau de cette démarche inspirée des méthodes de production mises en place pour relancer l’industrie japonaise dans les années 50, notamment chez Toyota. En témoignent ces titres d’articles divers : “Le lean management, un danger pour les salariés” ou encore “Dérives du lean : pourquoi la méthode s’est écartée des principes originaux”. “Le lean management est perçu négativement car il reste avant tout assimilé à une vision technique de réduction et des gaspillages, le lean manufacturing”, fait remarquer Rachel Bocquet, professeur à l’Université Savoie Mont Blanc et chercheur au laboratoire Irege, qui s’est penchée, à la demande de Thésame, et en partenariat avec le laboratoire Symme, sur les leviers et obstacles à l’adoption de ces pratiques d’innovation managériale. Selon elle, “les effets négatifs du lean seraient moins à rechercher dans son contenu technique que dans sa mise en œuvre ou dans le management qu’il implique”.
Thésame, porteur du programme régional Exor, a déjà accompagné plus de 70 PME-PMI dans la mise en œuvre d’une démarche lean management. Parmi celles-ci, Guichon Valves, une PMI spécialisée dans la fabrication de valves industrielles sur-mesure, qui emploie 75 personnes à Chambéry. Son Pdg, Thierry Perrier, le dit sans détour : “Pour moi, le lean management, c’était un peu une tarte à la crème !” Et s’il ne cache pas s’être d’abord intéressé au lean pour “la recherche de productivité”, il en est ressorti beaucoup d’autres choses positives. “Le lean, c’est un état d’esprit de recherche permanente pour améliorer à terme la pérennité de l’entreprise”.
Un mode de management transverse qui touche aussi bien l’équipe dirigeante que les ouvriers de l’atelier : “Il en ressort un focus particulier sur le développement de l’intelligence collective, avec davantage d’autonomie et de responsabilité pour chacun”. Même s’il avoue que la méthode ne fait pas “100 % l’unanimité”, il y voit des bénéfices indirects non négligeables en termes “de motivation des salariés et d’environnement grâce aux projets qui émergent, comme l’éco-conception”. Ce qui fait dire à Rachel Bocquet : “Finalement, le lean management, c’est une façon de repenser le collectif. Et les entreprises qui arrivent à le pérenniser sont celles qui ont su en tirer une performance sociale”.
Corinne Delisle
@corinnedelisle
* Organisé par Thésame, Progiciels se tient le jeudi 15 octobre de 8h à 20h à l’Espace Rencontre d’Annecy-le-Vieux.
Photo : Guichon Valves (75 personnes à Chambéry) : le lean est un état d'esprit.
Bref Rhône-Alpes n° 2218 du 14/10/2015
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