Pierre-Yves Coeurdevey et Coline Casini développent Carot' à vitesse grand V.
La foodtech lyonnaise Carot' réinvente la pause déjeuner des salariés en entreprise avec une cuisine à base de produits frais et locaux, le tout distribué dans des frigos connectés.
Coline Casini et Pierre-Yves Coeurdevey se sont connus sur les bancs de la Skema Business School. Après avoir travaillé plus de cinq ans sur des fonctions commerciales puis de management, Coline s'est réorientée vers sa passion, la cuisine. Elle s'est alors inscrite à l’école Ferrandi, en cuisine et pâtisserie, puis a travaillé auprès de plusieurs grands chefs. Quant à Pierre-Yves Coeurdevey, il a travaillé cinq ans chez Michel et Augustin, dans des fonctions de management commercial et de négociation avec la grande distribution, avant d'avoir l'idée de lancer Carot' et d'être rejoint dans l'aventure par Coline.
En janvier 2019, le duo crée Carot'. Le concept repose sur un frigo connecté qui permet à l'usager de choisir ses plats grâce à un système de puces RFID, de payer en tickets-restaurants, etc. Un an plus tard, Carot' lance la commercialisation de son offre auprès des entreprises de l'agglomération lyonnaise.
Déjà cent réfrigérateurs déployés
Malgré le Covid qui est passé par là, l’entreprise a déployé à ce jour près de cent frigos connectés. « Et nous sommes en train de nous étendre au reste de la région, à Annecy, Grenoble, Chambéry et Clermont », annonce Coline Casini qui s’est installée cet automne dans une cuisine plus grande, à Vénissieux. « Nous avons désormais un laboratoire de 360 m2 où sont fabriqués tous les plats que nous retrouvons dans nos frigos. Nous travaillons le plus possible en circuits courts, que ce soit pour la viande ou les fruits et légumes », précise-t-elle.
Réduction des déchets… et contenants en verre
La réduction des déchets est aussi au cœur des enjeux de l’entreprise qui collabore avec Les Alchimistes pour transformer ses biodéchets en compost. Et pour avoir le moins de déchets possible, Carot’ peut compter sur les données transmises par ses frigos connectés : « Nous savons ce qui plaît. L’idée est de coller aux habitudes de consommation de chaque lieu ». Si certains endroits plébiscitent les plats « healthy », d’autres vont plutôt craquer pour le gratin dauphinois.
Carot’ abandonne progressivement ses packagings jetables pour des contenants en verre, réutilisables. « Cela demande une réorganisation complète de notre chaîne logistique », explique la jeune entrepreneure qui, au-delà de l’aspect environnemental de sa démarche, a aussi fait le choix d’un projet à impact social en « employant en CDI tous nos livreurs ». Aujourd’hui, Carot’ compte 21 salariés et des postes sont ouverts en cuisine, livraison ou vente.
Distributeurs automatiques et bar à soupes
La jeune pousse ne manque pas de projets. Outre son développement prochain dans d’autres régions de France (un projet qui passera par une levée de fonds), Carot’ développe de nouveaux concepts, à l’instar de ce distributeur automatique pour les écoles, universités et lieux de passage… Ou encore ces comptoirs en présentiel où, à côté du frigo connecté, un salarié de Carot’ anime un bar à soupe ou à salade. Un mix qui séduit les entreprises et autres espaces ce coworking.