Avec le rachat de LCI Medical et l’investissement consenti, Safe Group produit lui-même son matériel tout en devenant un sous-traitant intégré pour ses autres clients.
A.R.
De l’extérieur, on note déjà un important changement. L’usine LCI Medical, devenue récemment Safe Medical, a été rénovée et agrandie de 1.000 m² pour 1 million d’euros. Pourtant, c’est à l’intérieur que la révolution a lieu avec de tout nouveaux équipements - salles blanches, imprimantes 3D titane… - installés pour 1,5 million d’euros ; et la création de sept emplois.
Ce changement est en fait une véritable rupture voulue par le nouveau propriétaire du site, Safe Group, né lorsque la société francilienne Safe Orthopaedics (CA 2019 : 4,7 M€ ; 35 pers.) a repris LCI Medical (CA 2019 : 2,5 M€ ; 22 pers.). Jusqu’ici, la première était la cliente de la seconde. Safe Orthopaedics est spécialisée dans les implants et les instruments pour la chirurgie du rachis. « Nous avons été la première société à développer un kit à usage unique », se félicite le Pdg, Pierre Dumouchel. Concrètement, les vis et les outils d’opération sont vendus ensemble dans un blister stérile, évitant la manipulation de boîtes à outils, réduisant le risque de contamination, simplifiant la logistique et la traçabilité, supprimant les coûts de stérilisation. Safe Orthopaedics est propriétaire du design. Elle sous-traitait jusqu’ici la fabrication de ces produits. Et dans ce cadre, LCI Medical qui pratiquait de l’usinage de pièces métalliques et polymères, était un important partenaire qui réalisait d’ailleurs 40 % de son activité avec elle. « Reprendre notre sous-traitant nous permet de nous assurer d’une parfaite adéquation avec la réglementation et génère d’évidentes synergies permettant de diviser par deux les dé́lais de conception », commente Pierre Dumouchel.
Nous sommes les seuls à tout inté́grer
Aujourd'hui, le bureau d’études conçoit les pièces, l’atelier les usine, les contrôle, les nettoie et les package. « Nous sommes les seuls à tout intégrer et nous n’excluons pas d’investir dans l’injection polymère. » Cette intégration semble plaire aux clients extérieurs puisque le chiffre d’affaires 2021 serait en progression par rapport à 2019, si bien que huit nouvelles embauches sont prévues.
La production propre du groupe a débuté à Fleurieux en septembre. Elle est presque dix fois plus rapide qu’auparavant. Il faut dire que de nombreuses opérations ont été rapatriées de l’autre usine du groupe, située en Tunisie (71 pers.). La prochaine étape est prévue pour 2023, avec une digitalisation intégrale de l’usine et un ERP ouvert aux clients.
Cet article a été publié dans le numéro 2473 de Bref Eco.