L’entreprise vient de fêter ses soixante années d’existence et continue de marquer des points.
Soixante ans après sa création par André Fouquet, qui donne alors à son entreprise le nom du premier port brésilien d’exportation du café, la société Santos sort de sa discrétion pour fêter son anniversaire en gagnante de la mondialisation. De petite taille, innovante, familiale, viscéralement attachée à son territoire, positionnée sur des produits de qualité : ce sont les ingrédients qui font de cette entreprise de Vaulx-en-Velin en région lyonnaise un modèle éclatant de réussite industrielle à la française.
Dans les années 50, le premier produit de Santos fut donc un moulin à café, une “bête” de 40 kilos dotée d’un moteur électrique conçu maison, qui préfigurait les gammes à venir. “Il servait alors aux épiciers pour moudre le café qu’ils vendaient ainsi prêt à l’usage”, rappelle Aurélien Fouquet, qui représente, avec son frère Nicolas, la troisième génération à la tête de l’entreprise. Depuis, l’offre s’est étendue : presse-agrumes, centrifugeuses pour jus de fruits, broyeurs à glaçons, mixeurs, coupe-légumes, hacheurs à viande, pétrins, râpes à fromage, etc. Et, toujours, ces moulins à café devenus le symbole de la marque et destinés, comme tous les autres produits Santos, à une clientèle de professionnels (hôteliers, restaurateurs).
Après André le féru de mécanique, c’est son fils Jacques qui, à partir de 1982, emmènera l’entreprise à l’international, lui faisant faire un bond sur le plan commercial (sous sa direction, les ventes sont passées de 2 millions d’euros à 10 millions d’euros), tout en conservant la culture maison des produits techniques et robustes. Le bureau d’études, mis en place en 1983, compte aujourd’hui deux personnes qui créent un nouveau produit chaque année, protégé comme il se doit : la société dispose d’un portefeuille de quelque 200 brevets et modèles déposés dans le monde entier, ce qui lui coûte pas moins de 300 000 € par an. Innovantes, les machines Santos sont aujourd’hui dotées de ports USB et d’écrans tactiles.
Dans l’usine de Vaulx-en-Velin, les activités se concentrent désormais sur la recherche, la logistique, le montage et les tests produits dont les éléments (pièces plastiques et de fonderie, coutellerie, moteurs, peinture…) sont sous-traités en quasi-totalité dans la région. La meilleure façon de s’imposer sur les marchés étrangers. Aurélien Fouquet, pdg chargé du marketing et du commercial, affirme haut et fort que la qualité française conserve une image forte dans le monde, n’en déplaise aux esprits chagrins. Alors, délocaliser pour gagner en coûts de production ? “Il n’en est pas question ! Au contraire, nous n’avons pas intérêt à fabriquer dans des pays à bas coût ! D’ailleurs, alors que nous y avons été abondamment copiés, nous avons finalement réussi à nous implanter sur le marché chinois, grâce à des produits plus chers mais portant haut les couleurs du Made in France. Je veux affirmer qu’on peut fabriquer en France des produits haut de gamme qui s’exportent”. Tout est dit.
Didier Durand
Photo : Aurélien et Nicolas Fouquet : “La marque France reste très positive à l’étranger”.
Bref Rhône-Alpes n° 2165 du 25/06/2014
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