Le retour des bons "vieux" jeux : Piepacker fait le pari du "retrogaming".
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Après une première levée de fonds fin 2020, Piepacker vient de boucler une campagne très réussie sur kickstarter. De quoi assurer le démarrage auprès du grand public de sa plateforme de jeux en ligne. Une plateforme particulière… pour une entreprise qui ne l’est pas moins !
Piepacker a ouvert, en ce début juin, sa plateforme de jeux avec vidéo-chat. Ce service offre aux joueurs une gamme de jeux rétros (Playstation 1, Super Nintendo, NES, SNES, etc.), des grands classiques, accessibles gratuitement, sans téléchargement et légalement via un navigateur internet. Ils peuvent aussi se connecter à des amis avec lesquels jouer et chater, tout en utilisant des filtres ou des masques de réalité augmentée.
Levée de fonds, crowdfunding et démarrage
Fondée en 2020, la société et son concept avaient intégré l’an dernier le prestigieux accélérateur californien de start-up, YCombinator, ce qui lui avait permis d’améliorer considérablement sa notoriété auprès des grands investisseurs. Le CV de ses fondateurs Benjamin Devienne et Jules Testard, tous deux passés par quelques-uns des plus grands noms du web, des jeux vidéo et de la data science (Gameloft, Facebook, Amazon, Twitch, Docker, etc.), a aussi été décisif.
Fin 2020, Piepacker réussit ainsi une première levée de capitaux de trois millions de dollars auprès de fonds et acteurs américains (comme le Makers Fund, l’un des grands investisseurs dans le gaming, ou encore Playco) mais pas seulement : Bpifrance, Serena Capital (Olivier Martret), Kima Venture (Xavier Niel), FDJ ou encore la famille Rothschild sont eux-aussi de la partie. Cette levée de fonds permet alors à la start-up d’accélérer le développement de sa plateforme (nouvelles licences, sortie de jeux autoproduits). Son catalogue, qui repose en bonne partie sur des accords avec des éditeurs, compte à ce jour 60 jeux de retrogaming, probablement une centaine d’ici la fin de l’année. Il devrait évoluer par la suite vers des jeux « indépendants, casual et de société ».
Après une phase de prototypage éprouvée auprès de 100.000 bêta testeurs, sa récente campagne de crowdfunding orchestrée sur Kickstarter est aussi considérée comme un grand succès : 220.000 dollars ont été levés, en regard d’un objectif initial de 75.000 dollars. La plateforme Piepacker, croisement entre le jeu en ligne multijoueur et la conversation vidéo, est donc officiellement lancée depuis début juin.
Télétravail à 100 %
Après avoir fondé leur société dans la Silicon Valley, Benjamin Devienne et Jules Testard ont décidé de la rapatrier dans l’Hexagone et de vivre leur aventure entrepreneuriale en France. Présente à Lyon (dir. marketing et acquisitions : Thomas Moreau) et à Paris (siège), Piepacker a la particularité de compter une trentaine de collaborateurs installés un peu partout dans le monde.
Chez Piepacker, la règle est simple : pas d’horaires et 100 % de télétravail pour tous ; autonomie et confiance totales ; transparence et équité salariale ; diversité et inclusion… avec quelques autres spécificités comme un forfait illimité de jours de congé (!), une enveloppe financière de « bien-être » donnée à tous en supplément des rémunérations, un congé maternité et paternité d’une durée équivalente, un chèque pour une naissance…
En clair, une ambiance « californienne » et un esprit libertaire qui interrogent… au moment où les entreprises françaises sont confrontées aux questions de la mise en place du télétravail post-covid.