Le groupe Barbier emploie 700 personnes sur sept sites.
A Sainte-Sigolène, le groupe Barbier s’est imposé, en quelques décennies, comme leader national (et 5e européen) dans la fabrication de films plastiques. Mais il investit aussi dans le recyclage et dans le plastique biodégradable...
Haro sur les plastiques ! Les sacs de caisse des magasins, bouteilles en PET et autres emballages sont dans le collimateur. Et la loi dite Egalim, adoptée il y a quelques jours, élargit encore les interdictions de produits plastiques jetables à partir de 2020 : pailles, couverts, pics à steack, couvercles, plateaux-repas, pots à glace, touillettes, contenants alimentaires de cuisson et bouteilles d’eau plate dans les cantines scolaires. Inquiets, les industriels de la plasturgie demandent plus de temps pour trouver des alternatives, soulignant le risque de perte de milliers d’emplois.
Quarante ans d'expérience dans le recyclage
A Sainte-Sigolène, cinq des usines du groupe Barbier fabriquent une gamme de produits devenus incontournables : emballages de packs de bouteilles, sacs, films de palettisation, agricoles, etc. Serge Vassal, qui préside le groupe familial, n’en est pas moins conscient des questions environnementales. Mieux, Barbier se montre très offensif dans ce domaine : « Nous avons construit notre première usine de recyclage en 1980, à une époque où personne ne parlait encore d’économie circulaire ! », explique-t-il.
Le recyclage, d’abord consacré aux sous-produits de l’entreprise, s’est progressivement adressé à d’autres acteurs. L’agriculture par exemple : pendant longtemps, les paysans jetaient leurs emballages ou les incinéraient. « Sous l’égide du ministère de l’Environnement, les professionnels ont mis en place en 2009 une filière de collecte : aujourd’hui, 80 % des films plastiques agricoles usagés sont collectés et 98 % d’entre eux sont recyclés. »
Des investissements majeurs
Entre-temps, la mise en accusation des sacs plastiques de magasins s’était faite plus pressante. « Nous nous sommes dit que nous n’avions pas pris en compte la fin de vie de nos produits. Et qu’il fallait faire quelque chose. » La volonté du groupe s’est, depuis, concrétisée par des investissements majeurs. Comme récemment près de 3 millions d’euros engagés dans l’agrandissement de l’usine Sorep dédiée au recyclage de films ménagers, industriels et commerciaux. Le process y est très automatisé : tri optique par infrarouge, lavage par flottaison et centrifugation, séchage puis transformation en granulés... qui seront réutilisés dans une usine du groupe pour être réincorporés dans des films extrudés par l’entreprise. « Le polyéthylène se recycle quasiment à l’infini. »
Des objectifs ambitieux
Aujourd’hui, sur les 155.000 tonnes transformées annuellement par le groupe, 25.000 sont des produits recyclés. L’objectif affiché est de passer à 50.000 tonnes en 2025. Parallèlement, Barbier produira 12.000 tonnes de films biodégradables (à base d’amidon) contre 8.000 tonnes aujourd’hui. Sur un marché qui se retourne, les contraintes sont, à Sainte-Sigolène, perçues comme autant d’opportunités à saisir en urgence.
Cet article a été publié dans le numéro 2345 de Bref Eco.