Rosi Solar, jeune pousse grenobloise, développe depuis 2017 une nouvelle technologie de purification du silicium. Sa première usine de recyclage de panneaux photovoltaïques devrait démarrer son activité au dernier trimestre 2022, près de La Mure.

Alors que le silicium est considéré comme matériau critique par la Commission européenne, son recyclage devient incontournable. C’est sur cette activité que se positionne Rosi Solar. L'entreprise grenobloise détient une nouvelle technologie de purification du silicium et va construire cette année sa première usine de recyclage de panneaux photovoltaïques à Saint-Honoré, près de La Mure (Isère).

Après démontage des panneaux, une étape de pyrolyse permet de se débarrasser du plastique qui encapsule les cellules de silicium sans fondre le verre ni les métaux. Un procédé chimique sépare ensuite les différents métaux : silicium, fils d’argent et collecteurs en cuivre. L’argent est ensuite affiné et revendu. La qualité du silicium obtenu intéresse notamment la chimie des silanes, qui pourra réduire son impact environnemental par rapport à son utilisation de silicium métallurgique non recyclé. Un autre débouché pourrait exister dans les anodes de batteries en complément du graphite, autre ressource critique.

Un investissement global de 7 millions d'euros

En partenariat avec Envie 2E Aquitaine, Rosi Solar a été l’un des trois lauréats de l’appel d’offres de Soren, l’éco-organisme en charge du recyclage des panneaux photovoltaïques en France pour les cinq prochaines années. Envie 2E assurera à Bordeaux la première partie du traitement (retrait du cadre aluminium et du verre en face avant), et Rosi Solar la deuxième à Saint-Honoré (cellules PV).

Cette nouvelle usine représente un investissement global de 7 millions d'euros, financé à hauteur de 4,7 M€ par l’Union européenne. La Communauté de communes de la Matheysine investit pour sa part 1,7 M€ dans la rénovation des locaux de 3.000 m² qui seront loués à l’entreprise. Capable, dès le quatrième trimestre 2022, de traiter 3.000 tonnes de panneaux par an pour produire environ 3 t d’argent et 90 t de silicium pur, celle-ci doit permettre la création d’une trentaine d’emplois.

L’entreprise, fondée et dirigée par Yun Luo, entend par ailleurs se positionner sur la récupération des chutes de production des fabricants de cellules PV en Europe, ainsi que des flux de déchets de panneaux en provenance des pays voisins (Suisse, Italie du nord et sud de l’Allemagne). Un projet de deuxième usine en Allemagne est d’ores et déjà en cours d’élaboration.