Michel Rouault, Directeur régional centre-est de la Banque Postale
Arrivé en mai à la Banque Postale (Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté), comme directeur régional Centre Est Entreprises et territoires, Michel Rouault compte beaucoup sur les partenariats et coopérations public-privé pour la réalisation des projets de développement durable.
Bref Eco : Quel a été votre parcours avant de prendre la direction « Personnes morales » de la Banque Postale ?
Michel Rouault : De formation universitaire (Paris-Dauphine), j’ai principalement suivi un parcours réseaux avec beaucoup de mobilités géographiques (Paris, Antilles, Bretagne, Pays de Loire, PACA) au sein de différents établissements (Caisse des Dépôts et Consignations, Dexia) avant d’arriver à Lyon, en 2009, à la Caisse d’Epargne, en tant que directeur Economie locale puis directeur Entreprises.
Ce qui m’anime, c'est d’accompagner le développement des territoires, au service des acteurs publics et des entreprises et de leurs dirigeants qui font émerger les projets. La Banque Postale offre une vision à 360°, passionnante, de toutes les clientèles « personnes morales » : entreprises, collectivités locales, bailleurs sociaux, artisans et commerçants... Cette jeune banque occupe une place singulière.
En quoi cette position est-elle si particulière ?
Michel Rouault : Filiale à 100 % de La Poste, elle-même détenue à 66 % par la Caisse des Dépôts, elle s’inscrit dans le pôle financier public, tout en étant un banquier d’entreprises de plein exercice. Elle est la 11e banque européenne, avec des services à haute valeur ajoutée, de type financements de projets, financements structurés, cash management…
La Banque Postale, grâce à son ADN public et ce dynamisme d’une jeune banque en développement, a vocation à jouer un rôle fondamental dans la reprise économique, qui nécessite justement une coopération plus poussée entre acteurs publics et privés. Nous avons l’objectif de consolider notre position de leader dans le financement des collectivités locales et hôpitaux publics et de doubler notre part de marché auprès des entreprises, tout en favorisant leur coopération.
Dans quels domaines ?
Michel Rouault : Ce développement s’inscrit au service d’une transition juste et d’une vocation citoyenne. Je suis convaincu qu’il n’y a pas de création de valeur durable sans partage, pas de dynamisme économique sans vitalité des territoires. Etre un banquier engagé, c’est œuvrer à titre individuel pour assurer cette transition juste avec tous nos clients et nos collaborateurs. C’est dans ce cadre que la Banque Postale a vocation à devenir « entreprise à mission » d’ici la fin de l’année 2021.
Comment se traduit cet engagement ?
Michel Rouault : Il passe par une réduction de notre empreinte carbone directe avec un engagement de neutralité carbone à horizon 2040. Nous avons ainsi mis en place une enveloppe spécifique de « prêts verts » à destination des projets d’énergies renouvelables, de gestion durable de l’eau, des mobilités douces en matière de transport et d’efficacité énergétique de la construction. La Banque Postale est la première banque mondiale en matière de RSE, selon l’agence de notation extra-financière Vigéo-Eiris.
Quelques exemples concrets dans notre région ?
Michel Rouault : Nous sommes l’un des banquiers du projet Hotel Logistique Urbain de la Métropole lyonnaise qui va être construit dans le Port Edouard Herriot afin d’assurer l’approvisionnement de véhicules propres pour le centre de la Métropole.
Nous sommes aussi chef de file du financement de projets de territoire comme Funiflaine en Haute-Savoie. Ce transport propre, rapide et sûr, allégera le trafic routier dès son ouverture en 2023. C’est un projet de 88 millions d’euros qui fédère tous les acteurs de la montagne. La Banque Postale a accordé les deux tiers des financements bancaires, soit 30 millions d’euros. Cela illustre bien nos ambitions : co-construire des projets publics-privés qui nécessitent une ingénierie forte, dans l’objectif d’une rentabilité à long terme, au service des territoires.