Près de quinze ans après son implantation en France, l’éditeur britannique de logiciels Sage poursuit sa couverture du marché hexagonal, avec une attention particulière pour la région Rhône-Alpes où son développement s’est accéléré ces dernières années. L’année 2006 y fut particulièrement marquante, avec le rachat, pour une trentaine de millions d’euros, de la société lyonnaise Elit. Parallèlement, Sage prenait le contrôle du parisien Adonix… qui avait lui-même fait l’acquisition du rhônalpin Abel Guillemot. D’où, progressivement, une présence Sage éclatée sur plusieurs sites de la région (Ecully, Saint-Priest, Lyon, Annecy, Grenoble) qui appelait une certaine réorganisation : inauguré la semaine dernière sur le programme Celtic Park, le nouveau site de Limonest regroupe ainsi 200 salariés. Il est complété par une équipe de soixante personnes à Annecy et de vingt collaborateurs à Grenoble, essentiellement tournés vers le développement logiciel.
Le nouveau site, labellisé “Haute qualité environnementale”, ne devrait pas en rester là. Pascal Houillon, président de Sage France, annonce le recrutement d’une cinquantaine de collaborateurs dès l’an prochain, faisant ainsi de Limonest l’une des pièces maîtresses de la multinationale qui compte 17 centres sur l’Hexagone. Equipé d’un centre informatique de supervision, Limonest abrite avant tout le cœur de la R&D dans le domaine des logiciels de gestion dédiés aux entreprises de transport, de logistique et d’agroalimentaire, mais aussi des produits destinés aux promoteurs immobiliers. Consultants, formateurs, commerciaux et administratifs participent quant à eux à l’animation du réseau des 900 distributeurs et intégrateurs de Rhône-Alpes.
Le déploiement de Sage, qui déclare équiper une entreprise sur deux en France, passe aussi par le tissage de liens, moins commerciaux, avec son environnement local. Tout comme l’ESC Toulouse (parrainage d’une chaire d’entrepreneuriat) ou les Universités de Paris 7, de La Rochelle ou encore de Poitiers, l’Université de Lyon est pressentie pour l’établissement d’un partenariat. Très sensibilisé par la reprise d’entreprise (“J’en ai repris une trentaine en dix ans”), Pascal Houillon (48 ans) a par ailleurs créé, en 2008, l’Institut Sage, un cercle de réflexion sur l’entreprise. Un lieu d’échanges et d’analyses sur des questions comme “L’écosystème français est-il favorable au développement de l’esprit d’entreprise chez les jeunes ?”, ou “Peut-on apprendre à entreprendre ?”, ou encore “Pourquoi la France compte-t-elle si peu d’ETI (Entreprises de taille intermédiaire) ?” Première initiative de ce type à l’échelle du groupe, l’Institut Sage n’a aucune vocation commerciale affichée. Elle pourrait d’ailleurs être appelée à devenir fondation.
*CA Sage 2009 : 1 640 ME ; 13 400 salariés ; troisième éditeur mondial de logiciels de gestion pour les entreprises ; Sage développe aussi des services associés.
*CA Sage France : 306 ME ; 2 455 salariés (50 salariés il y a quinze ans).
Didier Durand
Bref Rhône-Alpes n° 2012 du 04/11/2010