Le palmarès 2010 des “villes où il fait bon entreprendre”, publié en octobre par le magazine L’Entreprise, a de quoi mettre du baume au cœur des Roannais... qui s’en servent déjà comme argument de communication. On ne sait quelle importance il faut donner à ce genre de classement au sein duquel Roanne, seizième en 2007, n’a cessé d’améliorer sa position pour accrocher cette année le podium, derrière Arras et Quimper. Mais ne faisons pas la fine bouche. C’est une bonne nouvelle. Enfin ! serait-on tenté d’ajouter, tant Roanne souffre d’une image que les crises du textile et de la mécanique, deux de ses points forts pendant un siècle, ont noircie sans pitié. Et qui mettra encore quelques années à changer, le temps que ce territoire meurtri, né de la révolution industrielle et mis K.O. par la mondialisation, réussisse la mutation qu’il a déjà entamée.
Certes, les chiffres sont têtus avec, notamment, un taux de chômage encore supérieur aux moyennes nationale et régionale, et ses conséquences de tous ordres (démographie en berne, faiblesse des revenus moyens, vacance élevée de logements…). Mais le tableau de l’économie roannaise, laquelle a su créer plus de 4 000 emplois de services en une quinzaine d’années et n’est pas sans atout, autorise aussi un certain optimisme, comme le montrent les informations de ce Numéro spécial. Au moins pour deux raisons.
D’une part, les élus locaux participent à une redynamisation salutaire qui finira bien par porter ses fruits. Après une mandature municipale marquée par la construction de nouveaux équipements (Le Scarabée, le multiplexe de cinémas), non négligeables pour le rayonnement de la ville, l’équipe aujourd’hui aux commandes joue la carte du soutien aux filières locales (le numérique, la déconstruction, l’écologie industrielle, l’agroalimentaire, le bois), tout en affichant sa volonté de se rapprocher de la métropole lyonnaise et de tenir son rôle dans le concert des villes de Rhône-Alpes.
D’autre part, les infrastructures de transport, qui avaient contribué à la prospérité de Roanne, étape de la mythique Route Nationale 6 avant d’être écartée par l’Autoroute du sud, pourraient bien revenir sur le devant de la scène. Ainsi la nouvelle autoroute A 89, malgré les couacs de sa jonction avec l’agglomération lyonnaise, sera-t-elle inaugurée en 2012. Aux Roannais de la transformer en accélérateur du développement (à elle seule, une autoroute ne “fait” pas une économie locale, surtout quand, comme l’A 89, elle passe à une trentaine de kilomètres du centre-ville). Mais, à plus long terme, un autre projet apparaît comme un enjeu majeur : parmi les trois tracés encore en lice en vue du doublement de la ligne à grande vitesse entre Lyon et Paris, celui passant par Roanne serait le mieux placé. Une gare TGV à Roanne, mettant la ville à moins de deux heures de la capitale et d’une demi-heure de Lyon ! Voilà qui serait une opportunité rare, pour ne pas dire une chance unique. On dit que l’histoire ne repasse jamais les plats. La géographie, peut-être bien.
Didier Durand
* La formule est de Jean-Bernard Devernois, président de la CCI du Roannais.
Bref Rhône-Alpes n° 2017 du 15/12/2010
Photo : ©Grand Roanne
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