Réputée discrète, l’entreprise familiale, dirigée par la cinquième génération en la personne de Jacques Moynard, a inauguré mi-octobre, sur son site de Saint-Priest (4 hectares), le Pôle Technologie Blanche Gattefossé, à la mémoire de celle qui remplaça les frères Gattefossé mobilisés pendant la Première guerre mondiale à la tête de l’entreprise, avant d’en devenir sa présidente de 1950 à 1968.
Le bâtiment (1 600 m2), de haute qualité environnementale, a nécessité 6 millions d’euros d’investissement. Recouvert de panneaux photovoltaïques en façade, il abrite plusieurs laboratoires dont un nouveau dédié à la culture cellulaire : il sera utilisé pour la détection d’activités cosmétiques sur les cellules de peau et pour évaluer les conditions d’absorption des médicaments sur des cellules intestinales. Un laboratoire de recherche pharmaceutique travaillant sur la caractérisation des excipients de Gattefossé, ainsi que deux laboratoires d’application pharmacie et cosmétique, viennent compléter ce Pôle technologique.
Cet investissement s’inscrit dans la stratégie d’innovation de Gattefossé qui développe, fabrique et commercialise des matières premières (excipients, actifs végétaux, etc.) pour les industriels de la pharmacie et de la cosmétique. L’entreprise, qui dédie 6 à 7 % de son chiffre d’affaires à la R&D, emploie 60 chercheurs (sur 250 personnes au total). S’appuyant sur un réseau mondial de scientifiques, par ailleurs très proche des universités et centres de recherche (dont la Faculté de pharmacie de Lyon), Gattefossé travaille sur plusieurs pistes : création de nouveaux ingrédients qui améliorent la perception sensorielle des produits, identification et extraction de nouvelles substances actives des plantes, etc.
Gattefossé réalise 99 % de sa production en France sur deux sites, à Saint-Priest et en banlieue parisienne. Mais 72 % du CA est réalisé à l’export dans 60 pays grâce à dix filiales commerciales (Chine, Inde, etc.). L’entreprise familiale - détenue par quatre actionnaires de référence et une douzaine de petits - entend le rester. “Nous essayons de créer un sentiment d’appartenance à l’entreprise pour les actionnaires et leurs ayant-droits”, explique Jacques Moyrand qui avoue, par ailleurs, être à l’affut de toutes opportunités de croissance externe afin “d’élargir notre offre ou porter de nouvelles technologies”. La cible, idéalement étrangère, pourrait être comprise entre 30 à 40 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Corinne Delisle
Chiffre d'affaires consolidé 2010 : 70 millions d'euros ; chiffre d'affaires (prévisionnel) 2011 : 75 millions d'euros ; 250 personnes dont 170 en France.
Bref Rhône-Alpes n° 2052 du 19/10/2011.
Photo : ©Gattefossé
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