Le groupe parisien Solaire direct joue un rôle prépondérant dans le développement de l’énergie photovoltaïque en région Paca. Anticipant la mise en place du moratoire par le gouvernement français en décembre 2010 qui s’est traduit pour la plupart des opérateurs par l’abandon de nombreux projets de centrales, la société a revu son modèle économique.
Aujourd’hui, Solaire direct se définit comme le premier opérateur d’électricité solaire compétitive. Pour ce faire, une nouvelle approche et deux éléments clefs : la réduction des coûts de construction et le mode de financement. En quatre ans, le groupe a réduit ses coûts de construction par trois. Côté financement, "nous avons sollicité des investisseurs du monde des infrastructures qui raisonnent sur des horizons allant du moyen au long terme. Il faut arrêter de raisonner sur une durée de 20 ans car une centrale photovoltaïque est destinée à vivre bien au-delà, sachant que le prix de l’énergie va augmenter considérablement dans les prochaines années", explique Nicolas Sadon, le directeur du développement parcs solaires. Le groupe a déjà contractualisé ce nouveau type de financement avec deux entreprises de distribution (ELD), Soregi et Seolis, en Poitou-Charentes. Ces contrats prévoient que les ELD achètent l’électricité solaire produite par Solair direct dès lors que le prix du marché a rattrapé les prix de l’obligation d’achat.
Les deux premières centrales photovoltaïques élaborées selon ce nouveau modèle verront le jour en Paca. La première, de 6 MW, est en train de sortir de terre à Charleval (13), tandis que la seconde (8 MW) est en cours de construction à Cuges-les-Pins (13). Elles seront opérationnelles vers la fin de cette année. Cinq autres fermes solaires sont programmées notamment à La Verdière (83, 6 MW), Istres (13, 7,5 MW), Saint-Antonin (83, 7,5 MW) et Brignoles (83, 5,5 MW). Au total, sur les quelque 100 MW que la société parisienne va lancer en construction cette année, plus de 60 MW seront réalisés dans notre région, pour un investissement supérieur à 65 millions d'euros, sur les 120 à 150 millions d'euros programmés. L’an prochain, elle prévoit de doubler ce montant pour construire entre 200 à 250 MW. En 2013, elle devrait atteindre les 400 MW.
Si les prévisions se confirment, la société devrait relancer son projet d’usine de fabrication de panneaux photovoltaïques à Peyruis (04, SI 681). "Pour avoir une unité de fabrication de panneaux viable, il est nécessaire de disposer d’un volume de construction de l’ordre de 150 MW par an. Au rythme actuel, nous pourrons être amenés à investir d’ici deux à trois ans à Peyrius", indique Nicolas Sadon. Montant de l’investissement : 13 millions d'euros avec à la clef la création à terme de 140 emplois. A suivre… En attendant, deux autres dossiers viennent d’être déposées devant les services préfectoraux. Le premier concerne la réalisation d’une centrale de 2,5 MW à Meyreuil (13) et le second porte sur la construction de dix unités de production pour un total de 24 MW à Ollières (83).
Pascal Burgues
Sud Infos n° 785 du 14/05/2012