À l'occasion de la 20e édition des Trophées Bref Eco de l'Innovation qui se déroulera le 1er décembre prochain, nous vous proposons de (re)découvrir vingt lauréats emblématiques récompensés ces deux dernières décennies.

Récompensé en 2011 pour la création de la première « station de trail » d’Europe (des circuits de rando balisés, plus ou moins longs et difficiles, et des services pour les marcheurs), Benoit Laval n’a rien perdu de sa passion pour un sport qui le mobilise encore la moitié de l’année. Depuis son siège de Saint-Pierre-de-Chartreuse, sa société Raidlight continue d’innover.

Benoit Laval est encore très fier de son trophée Bref Eco de l’innovation 2011 qui récompensait une innovation dans une activité sportive alors émergente, depuis devenue majeure : le trail ! On compte aujourd’hui une cinquantaine de stations de trail dans l’Hexagone. Cependant, l’histoire mouvementée de Raidlight lui a joué quelques tours : c’est aujourd’hui le groupe Rossignol* qui a déployé ce concept en l’élargissant d’ailleurs à d’autres sports (rando à ski, marche nordique, vélo) sous la marque On Piste. L’entreprise de Benoit Laval ne cogère plus que des parcours de randonnée en Chartreuse sous la marque Raidlight Expérience, en collaboration avec les collectivités locales.

Trail to be alive

Parallèlement, toujours offensif, l’entrepreneur a racheté en 2021 une petite société savoyarde spécialisée dans l’organisation de voyages sportifs, elle aussi tournée vers la randonnée. Rebaptisée Trail to be alive, elle propose une douzaine de destinations (Jordanie, Ouzbékistan, Égypte, Turquie, Maroc…) avec courses par étapes, voire visites culturelles. Benoit Laval rajoutera bientôt la Mongolie à son catalogue : il y passe quatre semaines cet été pour y tracer de nouveaux itinéraires.

Une production locale

Mais il ne faudrait pas oublier les racines originelles de Raidlight dont l’activité repose aussi sur la fabrication d’articles équipant les traileurs de la tête aux pieds : maillots, shorts, sac à dos, etc. Le challenge n’est pas le plus simple à relever. Et pourtant, la société, qui réalise 70 % de ses ventes par internet, a inauguré en février 2025 son troisième atelier de confection, aux portes d’Albertville, qui venait compléter celui de Saint-Pierre-de-Chartreuse, opérationnel depuis 2011, et celui de Veurey-Voroize, près de Grenoble. Chacun d’entre eux emploie entre trois et sept salariés, l’ensemble produisant plus de 50 000 articles à l’année. 

Nous produisons en petites séries, en flux tendu, nous n’avons que très peu d’invendus

« Certes, il aurait été plus simple de centraliser cette production sur un seul site. Mais les compétences en textile sont rares. En développant ces petits ateliers locaux au sein de différents bassins d’emplois, nous nous mon trons très agiles et souples. Nous produisons en petites séries, en flux tendu, nous n’avons que très peu d’invendus », explique Benoit Laval. Le dirigeant confirme que cette production française ne représente encore que 20 % des ventes de la société, chaussures, bâtons, doudounes, etc. étant fabriqués dans des pays à bas coût.

Le trailer Benoit Laval a inspiré, c’est sûr, le chef d’entreprise qu’il est devenu. Une abnégation sans limite, un courage et une endurance à toute épreuve. L’imagination et l’esprit d’innovation en plus.

* Rossignol a racheté en 2016 la société Raidlight avant de la revendre, quatre ans plus tard, à son créateur Benoît Laval, tout en conservant cependant le concept de stations de trail.