Créateur du concept de carrosserie rapide à la fin des années 80 à Nice, Max Alunni a ré-inventé le métier de la carrosserie. Le dirigeant fête en 2013 les 35 ans d’existence d’Albax, son entreprise. Une année charnière, déclarée "Plein Phares" tant elle ambitionne d’accélérer la trajectoire avec la création d’une nouvelle usine dans les Alpes-Maritimes.
"J’ai mis 25 ans à atteindre 8 millions de chiffre d'affaires dans le sud-est et seulement 10 pour atteindre 23 millions depuis notre implantation en région parisienne. Notre ambition est maintenant de doubler notre volume d’activités d’ici cinq ans", déclare Max Alunni qui a fêté le 17 janvier 2013 les 35 ans de sa société basée à Cagnes-sur-Mer. Une accélération affichée que le président-fondateur du groupe de carrosserie Albax, plutôt discret depuis quelques années, veut atteindre en suscitant l’adhésion de son personnel. Le projet baptisé "Plein phares" fait depuis plusieurs semaines l’objet de groupes de réflexion internes qui s’achèveront dans un mois.
Parmi les actions déjà identifiées : continuer à industrialiser la carrosserie, une formule qui a fait ses preuves à Paris. Au programme dans le sud-est, la réunification dans un seul site des neuf centres azuréens. "Un levier puissant pour écraser les coûts fixes et améliorer nos prix", explique le dirigeant, entouré depuis toujours par son frère Gilles et depuis peu par ses deux fils et François Dejante, directeur général et capitaine au long cours de l’industrie automobile.
Créateur du concept de la carrosserie rapide à la fin des années 80 à Nice, Max Alunni a ré-inventé la carrosserie en démontrant que ce métier à caractère artisanal pouvait durablement s’industrialiser et offrir une alternative verte aux politiques du tout-échange prônées par les constructeurs automobiles, des politiques vouant à une mort certaine toute la profession. Réparer plutôt que changer les pièces défectueuses, un pari osé au début des années 2000 mais qui s’est avéré gagnant avec la vague du développement durable. En rachetant en 2003 les cinq sites parisiens de la société Carex, ancien réseau Etoile de la GMF, puis trois ans plus tard l’atelier Lecoq à Saint-Ouen, la perle de la carrosserie de luxe alors en mauvaise passe, ce fils d’un carrossier de Nice a démontré en dix ans qu’industrie rime aussi avec savoir-faire et qualité pour la voiture de Monsieur Tout le Monde. "Nous étions assimilés au fast-food de la carrosserie, mais avec Lecoq, nous faisons partie des restaurants étoilés", s’amuse-t-il encore.
Si l’enjeu fondamental de développement pour les cinq prochaines années reste l’Ile-de-France où le groupe est déjà numéro un avec trois gros sites et 1 050 réparations mensuelles, le sud-est reste un pilier. "Dans les deux ans, nous souhaitons disposer d’une usine de 3 000 m2 et l’équivalent en parking dans les Alpes-Maritimes, idéalement proche d’Antibes ou Mandelieu. L’objectif est d’y effectuer jusqu’à 1 000 réparations mensuelles et de fermer progressivement les neuf sites des Alpes-Maritimes", traduit-il, fort d’une clientèle composée à 80 % de grands donneurs d’ordres comme les compagnies d’assurances ou les gestionnaires de flottes de véhicules d’entreprise. Un emplacement pour lequel il est prêt à investir jusqu’à 4 millions d'euros. Une base future pour rayonner plein phares dans le Var et, à moyen terme, jusqu’en Rhône-Alpes.
Anne-Cécile Ratcliffe
Sud Infos n° 812 du 28/01/2013