Au fond de l’impasse peu engageante d’une zone d’activités de la Vallée de l’Arve (Haute-Savoie), le bâtiment industriel ne paie pas de mine. Et pourtant ! Derrière son portail et ses grillages, AdPlating abrite un atelier équipé d’une ligne de traitement flambant neuve, unique en Europe, qu’un équipementier suisse vient de lui installer. Trois millions d’euros ont été investis dans cette usine de Marnaz, trois mois seulement après la mise en service d’une autre ligne sur le site AdPlating de Saint-Martin-d’Hères (Isère) pour un million d’euros, et deux ans après la même opération sur la troisième unité du groupe, à Amphion (AD Orelec ; Haute-Savoie), elle aussi en plein développement. Chaque entité est dotée d’une station de traitement des effluents et d’un système de lavage des fumées.

Bref, alors que l’obsolescence de l’outil industriel français est parfois pointée du doigt comme l’une des causes de son manque de compétitivité, AdPlating fait figure de contre-exemple. “Malgré une activité peu dynamique et une faible visibilité, nous investissons lourdement… pour être prêt au moment où la croissance reviendra, en 2014 j’espère”, explique Ludovic Guizzi, dirigeant du groupe.

Démarche offensive

Suivie par les banques que la rentabilité avérée d’AdPlating rassure, cette démarche offensive est d’autant plus remarquable que le petit groupe reste positionné sur une sous-traitance de rang inférieur dans les filières de l’automobile, des équipements électriques, de l’horlogerie et autres activités de connectique ; et qu’il doit faire preuve d’une souplesse hors du commun. “Nous travaillons à flux tendus, et les délais imposés par nos clients dépassent rarement les 72 heures !”

Traitement de surface

Doté en tout d’une vingtaine de lignes de traitement de surface automatisées, AdPlating reçoit les pièces usinées, frappées ou décolletées de ses donneurs d’ordres. Trempées dans des bains électrolytiques, celles-ci seront revêtues d’une couche métallique (or, argent, étain, nickel, cuivre…) qui les dotera de nouvelles caractéristiques (conductivité, anti-corrosion, durcissement…).

Croissance externe en Italie ?

La société est aujourd’hui en phase finale de négociation pour le rachat d’une société italienne. Et, pour faire face à la chute du marché automobile, elle se tournera prochainement vers l’aéronautique, quitte à s’installer aussi dans le sud-ouest afin d’être proche de ses clients, gage de réactivité. Un domaine dans lequel Rhône-Alpes offre un gros avantage : “La Vallée de l’Arve et la région constituent un système productif local très dense : une bonne partie de nos clients, comme Radiall ou Schneider, sont à proximité. C’est une chance ! Il est important de pouvoir s’appuyer sur des filières industrielles solides”.

Une fois de plus, la référence aux relations inter-entreprises “à l’allemande” n’est jamais loin.

Didier Durand

>> AdPlating (20 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 80 saliirés) est issue du groupe de décolletage Maike qui reste son actionnaire de référence mais dont elle est totalement indépendante sur le plan industriel.

Photo : La nouvelle ligne de traitement, dans l'usine AdPlating de Marnaz.

Bref Rhône-Alpes n° 2114 du 10/04/2013

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