Pierre-Henri Grenier, directeur exécutif de la Banque de la transition énergétique, et Daniel Karyotis, dg de BPAura.
Lancée officiellement en septembre 2020 par la Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes, la Banque de la Transition Énergétique a collecté près de 153 millions d'euros d'épargne pour sa première année d'activité. Des fonds qui ont permis de financer 74 projets dédiés à la transition énergétique.
Marque de la Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes, la Banque de la Transition Énergétique (BTE) fête son premier anniversaire avec un bilan plutôt satisfaisant. Sur les douze derniers mois, 152,9 millions d'euros ont été collectés auprès des clients de la Banque, principalement les particuliers, à travers un livret d'épargne transition énergétique.
Cette épargne a permis d'octroyer 102,6 millions d'euros de crédits à 74 projets de transition énergétique. Un décalage entre les deux montants qui s'explique par le temps d'instruction des dossiers : « L'objectif est d'arriver à 100 % d'ici 2022 », promet Pierre-Henri Grenier, directeur exécutif de la BTE. Un objectif qui passera entre autres par la formation d'un plus grand nombre de collaborateurs à ces sujets.
Parmi les crédits consentis, la grande majorité (74 %) concerne des projets d'énergies renouvelables (ENR), d'efficacité énergétique (20 %), de rénovation énergétique des bâtiments, de mobilité et enfin d'innovation. Au niveau des ENR, le photovoltaïque représente 75 % des projets (et 40 % des montants), « avec des projets moyens autour de 250 000 euros », détaille Pierre-Henri Grenier. Suivent les projets en hydroélectricité, méthanisation, chaleur et éolien.
Parmi les projets financés, on trouve par exemple une centrale hydroélectrique à Vals-les-Bains (Ardèche) pour 2 M€ ou encore la réalisation d'un deuxième démonstrateur (75 K€) pour la start-up drômoise Hevatech qui a mis en place un procédé pour convertir la chaleur fatale en électricité.
La prospérité d'une banque territoriale passe par la prospérité de ses clients et si ses clients ne font pas cette transition énergétique, il n’y aura plus de prospérité.
Si la banque n'affiche pas ouvertement d'objectifs chiffrés pour les années à venir, Daniel Karyotis, dg de la BPAura, pense que « tout peut aller très vite et que la croissance peut être exponentielle ! Nous sommes surpris, ajoute-t-il, par le nombre de PME sous-traitantes qui nous sollicitent pour mettre en place des projets de transition énergétique pour continuer à travailler avec de grands donneurs d'ordres. Pour elles, c'est un enjeu vital ! Et pour nous aussi, car la prospérité d'une banque territoriale passe par la prospérité de ses clients ; et si ses clients ne font pas cette transition énergétique, il n’y aura plus de prospérité ».
Entrée au capital de Cozynergy qui va s'installer à Lyon
Outre la collecte et les crédits, la BTE a aussi noué des partenariats avec des acteurs publics et privés de la transition énergétique.
La Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes est même allée plus loin en prenant 20 % du capital d'une entreprise toulousaine, Cozynergy (14 M€ de CA), spécialisée dans la rénovation énergétique de l'habitat. Quatre autres banques du groupe BPCE sont entrées au capital, portant leur participation totale à 90 %. « L'entreprise va s'installer à Lyon, elle sera logée dans le même immeuble que nous », ajoute Daniel Karyotis.