Produits en feutre de laine fabriqués dans le Gévaudan.
Les Ateliers de la Bruyère, qui fêteront l’an prochain le trentième anniversaire de leur création à Saugues, dans l’ouest de la Haute-Loire, ont reçu, le 9 novembre à Lyon, le Prix France des 12e Grands Prix de la finance solidaire.
C’est l’un des quatre Prix nationaux décernés chaque année par Fair (Financer Accompagner Impacter Rassembler, fruit de la fusion de Finansol avec iiLab), qui se présente comme « le fédérateur des acteurs de la finance à impact social », et le journal Le Monde. L’association d’insertion généraliste était au départ une structure sociale d’aide aux agriculteurs du Gévaudan en difficultés. Pour financer ses activités d’insertion, elle a fait le pari de développer, avec le soutien de France Active, des activités de production.
« Devenu Atelier chantier d’insertion en 1998, on a commencé par le feutrage de laine pour fabriquer avec des moyens rudimentaires des bérets, ce qui exige de la rigueur mais aussi avec un volet créatif », explique son directeur Pascal Lafont. « On préparait nos salariés à l’emploi, mais les emplois étaient rares », ajoute celui qui a participé à la création, dans les années 2010, d’un Pôle territorial de coopération économique (PTCE), appelé Pôle laine, constatant qu’il n’y avait plus de filature, ni de bonneterie et que le lavage de la laine disparaissait lui aussi.
Un musée atelier conservatoire
Une des composantes est La Lainerie du Gévaudan, un musée atelier conservatoire de l’histoire lainière du Pays de Saugues, qui apporte une dimension touristique en consacrant des espaces à l’activité de deux filatures et d’une bonneterie qui ont fonctionné jusque dans les années 1990.
De cette dynamique est née Lavage de laine du Gévaudan en 2018, avec le matelassier Laurent Laine, pour sauvegarder et valoriser des savoir-faire. La production de cette SARL de prestation à façon unique en France, qui compte quatre salariés, atteindra cette année 250 tonnes. L’effectif total des Ateliers de la Bruyère atteint 50 personnes, 35 en contrat à durée déterminée d’insertion et 15 permanents, des encadrants, des chargés d’accompagnement, des agents de production, dans trois grandes familles d’activités, la laine, l’espace vert et la démolition, le maraîchage biologique et la transformation de légumes.
Cet article a été publié dans le numéro 2477 de Bref Eco.