Le secteur de Sarenne, à l'Alpe d'Huez.
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Après une saison blanche, les stations de sport d’hiver ont moins investi que d’habitude dans leur domaine skiable. Du coup, les équipementiers (remontées mécaniques, neige de culture, damage…) ont souffert de cette forte baisse de la demande. La société TechnoAlpin France n’est pas mieux lotie que les autres.
Le fabricant de réseaux d’enneigeurs TechnoAlpin France (Dardilly ; 90 personnes) fait grise mine, avec une baisse des ventes dans l’Hexagone de 40 % en 2021 par rapport à 2020 (qui était déjà en recul sur 2019). En dehors de quelques opérations d’envergure (L’Alpe d’Huez, La Plagne, Gresse-en-Vercors, Serre-Chevalier, Megève-Combloux, La Féclaz, Superdévoluy), la tendance 2021 a été au remplacement d’enneigeurs d’ancienne génération par des appareils moins gourmands en énergie et plus efficaces.
Business en forte baisse
Dans ce contexte aussi difficile qu’inédit, aligner une quarantaine de programmes de neige de culture sur l’ensemble des massifs français, dont la moitié dans les deux Savoie, relève presque de l’exploit : cela permet à TechnoAlpin, en tout cas, de conserver ses positions concurrentielles (près de 75 % de parts de marché en France). Ces programmes ont totalisé un montant investi de 9 millions d’euros de la part des exploitants de domaines skiables (contre 16 millions en 2020 et 21,7 millions en 2019 !). Avec ses affaires signées en Espagne et en Andorre (3,39 millions d’euros), TechnoAlpin France affiche donc un chiffre d’affaires 2021 de 12,4 millions d’euros.
Des chantiers, tout de même !
Sur les Alpes du nord, trois chantiers ressortent de cette annus horribilis.
Le syndicat mixte de stations des Bauges, qui gère la station de La Féclaz, en surplomb de Chambéry et d’Aix-les-Bains, a créé une retenue d’altitude qui approvisionne en eau un réseau d’enneigeurs (16 lances TechnoAlpin et 21 supplémentaires prévues en 2022) destiné aux pistes de ski nordique, de même qu’une salle des machines avec deux pompes et un compresseur d’air.
Du côté haut-savoyard, à Combloux-Megève (Le Jaillet), les travaux ont porté sur le maillage des réseaux d’eau, la construction d’une nouvelle salle des machines, ainsi que l’équipement des pistes en parties basses du domaine. Une nouvelle retenue d’eau a été construite également. Et sur les pistes, 52 lances et 15 enneigeurs ventilateurs sont venus compléter le dispositif existant. Enfin, 84 enneigeurs d’ancienne génération ont été modernisés.
À L’Alpe d’Huez, en Isère, la Sata a engagé des travaux liés à la gestion de l’eau et à l’optimisation des consommations énergétiques. La piste La Campanule a été équipée d’enneigeurs (41 lances), et celle du Signal de cinq enneigeurs ventilateurs sur tour et d’un enneigeur mobile.
Difficile de dire comment vont se comporter les investisseurs au cours de l’année 2022. Fin avril, le salon professionnel Moutain Planet (Grenoble) précisera sans doute la tendance.