Henri Coulloumme-Labarthe : " nous avons six ans pour agir, travailler sur ces référentiels et agréger de nouvelles plateformes technologiques pour répondre aux besoins des entreprises".
Labellisé par le ministère de l’Éducation nationale en 2017, le Campus des métiers et des qualifications Lumière intelligente et solutions d’éclairage durables, implanté hors les murs, travaille sur la certification de ses formations. Un enjeu essentiel pour répondre aux besoins de recrutement des industriels.
Bref Eco : Pourquoi avoir choisi une approche par briques de formations dédiées à la lumière et à l’éclairage, ajoutées à des cursus existants ?
Henri Coulloumme-Labarthe : La lumière touche de nombreux secteurs, comme l’éclairage public, le bâtiment, mais aussi l’art, le spectacle ou encore la santé. La lumière est partout et pourtant elle n’est portée par aucune branche professionnelle dédiée. Elle ne correspond pas à un métier mais à une composante souvent mal comprise et mal maîtrisée. Cette approche de « coloration » de cursus existants engage aussi le Campus Lumière dans un système de certifications complémentaires.
600 élèves et étudiants sont sensibilisés chaque année aux usages et aux métiers de la lumière
Bref Eco : Que propose le Campus Lumière ?
Henri Coulloumme-Labarthe : Chaque année, près de 250 élèves et étudiants bénéficient d’une formation « colorée lumière » autour de dix formations diplômantes, principalement en apprentissage. Les modules spécifiques vont d’une trentaine d’heures à plus de cent heures, selon les formations. On peut dire que, plus largement, quelque 600 élèves et étudiants sont sensibilisés chaque année aux usages et aux métiers de la lumière, dans des établissements principalement à Lyon, mais aussi à Poitiers. La proposition est large : du Bac Pro électrotechnique avec une composante sur l’éclairage public, dispensé par le lycée professionnel Jacques de Flesselles à Lyon 1er, au BTS « Systèmes numériques » au lycée Édouard Branly de Lyon 5e, en allant jusqu’au Diplôme national des métiers d’art et du design « Design d’espace, conception spatiale et lumière », le seul en France et proposé par le lycée La Martinière Diderot à Lyon pour quinze élèves. Ou encore la licence professionnelle « Maîtrise de l’énergie, électricité, développement durable - Lumières intelligentes et éclairages durables » pilotée par l’IUT de l’Université Lyon 1. L’implication des entreprises est primordiale. Le Club des partenaires du Campus Lumière réunit plus de vingt entreprises actives dans le dispositif.
Bref Eco : Quels sont vos axes de travail pour 2022 ?
Henri Coulloumme-Labarthe : Le Cluster Lumière vient d’intégrer Lumen, la Cité de la lumière, à Lyon Confluence. Progressivement, des entreprises et des installations, comme la plateforme haute technologie de l’ENTPE, le rejoindront. Le Campus Lumière disposera d’un espace, à partir de juin 2022, destiné à faire découvrir aux jeunes la richesse des métiers et des savoir-faire de la lumière.
Autre enjeu très important : les certifications. Un groupe de travail planche sur la mise au point d’un référentiel de compétences, en lien avec ceux proposés par l’Éducation nationale, en ciblant les compétences liées spécifiquement aux métiers de la lumière. Ce socle de compétences permettra d’aller progressivement vers des formations certifiantes ou diplômantes. Ces certifications compléteront un diplôme et seront reconnues par l’entreprise qui recrute.
Le Campus, tout comme le Cluster Lumière, est tourné vers les usages et les métiers
Ces référentiels concernent en priorité les métiers de l’éclairage public et de l’éclairage des bâtiments tertiaires, à la fois sur les métiers de l’installation et de la prescription, là où les besoins sont les plus importants. Ensuite, nous adresserons d’autres métiers comme le design, le numérique, l’art, l’horticulture, la santé… Le Campus, tout comme le Cluster Lumière, est tourné vers les usages et les métiers. Avec le financement de 2,5 millions d’euros du PIA3 obtenu en mars 2021, nous avons six ans pour agir, travailler sur ces référentiels et agréger de nouvelles plateformes technologiques pour répondre aux besoins des entreprises.
BIO EXPRESS
1967 : Naissance à Saint-Mandé (Val-de-Marne)
2001 : Fondateur d’Opus Light, cabinet d’ingénierie et de formation en éclairage, Paris
2007 : Ouverture d’une agence à Lyon
2008 : Adhésion au Cluster Lumière. Il intègre le bureau en 2016
2016 : Cession d’Opus Light à l’énergéticien allemand E.ON dont il développe les activités éclairage à l’international pendant trois ans.
2017 : Nommé président du Campus Lumière pour le compte du Cluster Lumière
2019 : Création de la société Bloom Inside spécialisée en aménagement d’espaces tertiaires, à Lyon
Cet article a été publié dans le numéro 2489 de Bref Eco.