Le caisson de traitement des véhicules à énergie alternative développé par Sulitec avec les pompiers de Monaco.
DR Sulitec
Au printemps 2021, la société lyonnaise Ouvry, spécialisée dans les équipements de protection NRBC, rachetait l’iséroise Sulitec, experte quant à elle des matériaux de protection et d’isolation haute température. Un an plus tard, les synergies semblent fonctionner.
17 ans après la création de la société éponyme spécialisée dans les équipements de protection individuelle (combinaison, gants, masques…) et de décontamination NRBCe pour les opérateurs d’interventions (soldats, gendarmes, pompiers…), Ludovic Ouvry procédait il y a un an à sa première croissance externe en rachetant la société Sulitec.
Sulitec (Saint-Alban-de-Roche/Isère et Saint-Firmin/Hautes-Alpes) est concepteur et fabricant de matériaux isolants et réfractaires haute température à base de textiles techniques et de composites intégrant des résines minérales. On retrouve ses produits dans les fonderies, les portes coupe-feu, les fours industriels et tout équipement nécessitant une isolation. L’entreprise est aussi connue pour son simulateur de feu réel en conteneur, destiné à la formation et l'entraînement des opérateurs d'intervention. Plus d’une cinquantaine d’unités départementales de secours sont équipées mais aussi des pompiers d’aéroports et d’industries.
L’un des grands objectifs, c’est d’utiliser le réseau d’Ouvry pour exporter le simulateur feu réel
« Depuis le rachat, nous avons mis en place des synergies sur les process en apportant à Sulitec tout ce que nous avons mis en place chez Ouvry au niveau comptabilité, informatique, marketing, finance », explique Ludovic Ouvry. Mais la synergie la plus impactante se situe peut-être au niveau commercial. Avec Ouvry, Sulitec a accès à un carnet d’adresses d’acteurs de la Défense qui pourraient se montrer intéressés par ses matériaux pour les avions, les sous-marins, etc. Mais « l’un des grands objectifs, c’est d’utiliser le réseau d’Ouvry pour exporter le simulateur feu réel », glisse le patron du groupe qui travaille dans 44 pays.
De la même façon, Ouvry, qui avait développé il y a quelques années avec les pompiers du Grand Prix de Formule 1 de Monaco une couverture de protection électrique-thermique-chimique pour les batteries des voitures (les F1 sont hybrides depuis 2014), a permis à Sulitec d’arriver en Principauté cette année avec un caisson pour traiter le risque d’emballement thermique des batteries.
Travail en commun sur le projet Codetex
Les deux entités travaillent ensemble en R&D également. C’est le cas sur le projet Codetex, lancé par la Région. Ce dernier vise à apporter aux sapeurs-pompiers une solution de décontamination primaire des poussières cancérogènes émanant des feux. « Il s’agit d’un cheminement dans un couloir muni de brosses pour enlever les particules dangereuses avant de se déshabiller en confinement. Sulitec et Ouvry travaillent sur des techniques d’essuyage, de pressions dans un conteneur déployable sur site », commente Ludovic Ouvry.
Le nouvel ensemble devrait générer plus de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, avec une croissance « de plus de 30 % pour Sulitec, grâce aux synergies commerciales ». Cette dernière a par ailleurs bénéficié de 4 embauches, portant l’effectif à 20 personnes (30 personnes chez Ouvry) et de 500.000 euros d’investissement pour rénover l’usine de Saint Firmin. « De nouveaux investissements seront engagés en 2022 et 2023 », annonce d’ores et déjà Ludovic Ouvry.
Du côté de la société lyonnaise, la guerre en Ukraine a « malheureusement » généré plus de visibilité car des marchés conditionnels ont été confirmés avec l’Armée française ainsi qu’une demi-douzaine de pays et le Comité international de la Croix-Rouge.