Christophe Rozier va investir 12,5 millions d’euros dans sa nouvelle usine.
Spécialiste des produits métallurgiques et inoxydables, la société familiale Rozier (93 personnes), basée à Pierrelatte dans la Drôme, va fêter l’an prochain ses 120 ans. Pour pérenniser son activité, l’entreprise se dotera en 2024 d’une usine entièrement automatisée. Explications avec Christophe Rozier son président.
Comment une entreprise qui évolue sur un marché comme le vôtre se démarque-t-elle des autres ?
Christophe Rozier : L’un de nos points forts réside dans notre caractère intégré. Nous disposons tout d’abord de 35 000 m² d’entrepôts qui nous permettent de disposer d’un stock permanent de 25 000 tonnes de produits. Nous disposons également de nos propres outils de transport et de logistique. Avec notre flotte de dix camions, nous sommes en mesure de livrer nos clients en moins de six jours sur toute la France y compris pour les réalisations parachevées. Nous sommes enfin l’une des seules PME de notre secteur à posséder des machines de découpe laser 5 axes. Nous allons acheter une quatrième machine l’an prochain. Avec notre bureau d’études, notre filiale PSP spécialisée dans la découpe laser sur profilé, qui emploie cinq personnes, nous pouvons répondre aux besoins de nos clients en fonction de leur cahier des charges. Nous avons ainsi réalisé les structures tubulaires pour les toits des stades de la Coupe du monde de football du Qatar pour le compte d’un grand groupe international.
Comment évolue votre activité dans le contexte
inflationniste que nous connaissons ?
Christophe Rozier : Nous avons multiplié par quatre notre chiffre d’affaires en cinq ans. Nous distribuons chaque année 65 000 tonnes d’acier. 2023 sera une année de transition. Plusieurs dossiers ont été mis en stand-by à cause de la situation bancaire et de la hausse des taux d’intérêt. Nous restons cependant confiants dans l’avenir. Nous avons une carte à jouer auprès de nos clients pour les accompagner dans le cadre de leur rénovation énergétique. Le fait d’être équipé d’un embranchement par rail nous permet de réduire l’impact carbone de notre activité en réduisant les transports routiers.
Quels sont les axes d’amélioration en matière de réduction de la facture carbone ?
Christophe Rozier : Il y a de nombreuses initiatives à prendre pour parvenir à la neutralité carbone d’ici 2035. Actuellement, fabriquer une tonne d’acier engendre l’émission de 1,8 tonne de CO2. Nous travaillons avec nos fournisseurs pour avoir des aciers bas carbone. Dans les ateliers par exemple, nous récupérons les limailles, les copeaux afin de les recycler. Pour les sidérurgistes et nos partenaires, le défi est de fournir des produits propres via la mise en place d’une filière écoresponsable. Nous serons à même de proposer à l’intégralité de notre clientèle des « aciers verts » d’ici quelques semaines à partir de notre stock de Pierrelatte.
Vous avez annoncé des investissements pour votre usine de Pierrelatte. De quelle nature seront-ils ?
Christophe Rozier : Nous allons nous doter d’une usine flambant neuve
entièrement automatisée. Ce sera l’une des premières installations européennes de ce type. 12,5 millions d’euros seront investis dans l’édification de 14 700 m² au sein de la zone des Tomples. Ce nouvel outil va nous permettre de gagner du temps. Nos équipes seront redéployées en amont notamment pour la préparation des commandes.
Nous sommes en discussion avec la Région pour bénéficier d’aides. Notre objectif est d’être opérationnel fin 2024.
Cet article est issu de notre hors-série « Les Champions de l'Industrie » tome 4, à retrouver ici.