Née à Marseille en 1948, Mathieu lustrerie a su, grâce à un savoir-faire exceptionnel, se hisser à la première place dans son secteur. De la restauration de pièces anciennes à la création des modèles les plus contemporains, l’entreprise est présente sur tous les continents et sur tous les fronts, y compris celui de l’innovation.
Implantée depuis une dizaine d’années maintenant dans le Luberon, dans une ancienne usine d’ocres de 3 500 m2, dans laquelle elle a installé son atelier et son showroom, Mathieu lustrerie poursuit une stratégie d’innovation en intégrant les nouvelles technologies à ses créations.
Après avoir créé, pour le château de Versailles, une ampoule led qui ne consomme rien et restitue l’équivalent de la lumière de trois vraies flammes, ce qui permet de redonner aux lustres leur éclat d’antan, l’entreprise vient de concevoir un kit de restauration qui permet à ses clients de ré-électrifier leurs lustres à bougies de manière esthétique. Baptisé Artérolux, du nom de la société créée, il y a trois ans, pour la commercialisation des ampoules, ce kit est composé sur mesure après définition des besoins du client. "Nous travaillons dans le luxe, nous avons un profil très artistique... en fait, nous ne faisons que ce qui est difficile ! " résume Régis Mathieu, Pdg de Mathieu lustrerie.
Arrivé en 1992 à la tête du groupe familial où il a succédé à ses parents, Henri et Yvette, Régis Mathieu a donné un nouveau souffle à l’entreprise, qui quitte alors le côté industriel pour s’orienter résolument vers une dimension plus artistique et historique. Le résultat ne se fait pas attendre et la clientèle se diversifie rapidement pour s’étendre aux musées et monuments historiques. De l’Opéra de Philadelphie à l’Elysée, en passant par les grands musées américains, aujourd’hui la société peut se targuer de décrocher tous les chantiers les plus spectaculaires !
La maison compte près de 2 000 modèles représentatifs du XVe siècle à nos jours. "Je me bats pour que notre activité comporte un tiers de restauration, un tiers de réédition d’ancien et un tiers de créations contemporaines", explique Régis Mathieu.
En croissance régulière, le chiffre d’affaires de l’entreprise devrait s’établir en 2011 autour de 5 millions d'euros avec un effectif de 25 personnes. L’export représente ici plus de 50 % de l’activité. Historiquement présente, depuis une vingtaine d’années déjà en Russie et au Moyen-Orient, pays friands du luxe français, l’entreprise a ouvert un magasin à New York, il y a deux ans et un showroom à New Delhi l’an dernier.
A Gargas, un nouveau bâtiment, inauguré il y a un an, abrite désormais une somptueuse collection de lustres anciens venus de tous horizons. Mais ce n’est pas tout, l’atelier, qui a également innové en accueillant cet hiver, dans ses locaux une exposition de prestige dédiée à Bugatti (en cours jusqu’au 13 janvier), attirant chaque soir près de 200 visiteurs en provenance du monde entier, compte bien renouveler l’expérience en organisant deux expositions par an. "Nous avons la chance, avec nos lustres, de n’occuper que les plafonds, ce qui nous permet de disposer d’une belle surface au sol", rappelle Régis Mathieu, qui n’a visiblement pas dit son dernier mot.
Béatrice Somville
Sud Infos n° 769 du 09/01/2012