Après avoir réalisé trois opérations de croissance externe en 2011, puis, à nouveau, trois depuis le début de l’année 2012, ADF en finalise une quatrième. Dans le même temps, le groupe de services à l’industrie veut conforter sa présence au Brésil et rêve à d’autres horizons.
Chez ADF, la croissance externe poursuit deux objectifs classiques : l’acquisition de compétences complémentaires et le renforcement du maillage territorial. Depuis le début de l’année 2012, le groupe, spécialisé dans la maintenance industrielle et les services à l’industrie, a déjà fait l’acquisition de trois sociétés. La SMCO d’abord (Société de maintenance et construction de l’Ouest, Saint-Nazaire), spécialisée dans la tuyauterie industrielle et navale et reprise à la barre du tribunal de commerce de Saint-Nazaire où elle avait été liquidée (SI 777). Dans la foulée, ADF a repris ensuite les sociétés du groupe belge TIB (TIB et RIS) et les fonds de commerce d’Epic et de SAD. Agréé VCA Pétrochimie, la nouvelle entité, rebaptisée ADC TIB, couvre l’ensemble du territoire belge (chiffre d'affaires 2011 : 15 millions d'euros). Ses trois métiers sont la tuyauterie industrielle, la maintenance industrielle et la conception-réalisation de skids. Et puis ça a été le tour, au mois d’avril, de Tuyauterie industrielle et chaudronnerie (TIC, Pertuis, 84), une société spécialisée dans la fabrication de "boites à gants", destinées aux manipulations en milieu dangereux, et de dispositifs de transfert de matériaux radioactifs, devenue ADF TIC (chiffre d'affaires 2011 : 2,337 millions d'euros, résultat net : - 269 000 euros, effectif : 20).
Sur cette lancée, une quatrième opération importante est dans les tuyaux hors de la région Paca : une société qui réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 20 milions d'euros. Elle devrait être finalisée au plus tard d’ici la rentrée de septembre et devrait être la dernière de l’année… Sans préjuger toutefois de l’aptitude du groupe à saisir les opportunités dans un contexte où les accidents industriels sont légion et où ADF a enregistré une croissance de 13 % en 2011 à 265 millions d'euros (EBE : 10 millions d'euros), pour un effectif de quelque 3 000 personnes, en comptant les 300 intérimaires et les 200 CDD.
Issu d’une reprise auprès de Cofatech (Groupe GDF) en 2007, via un LMBO porté par près de 300 cadres de l'entreprise et Winch capital (Erip), ADF est d’abord actif dans l’Hexagone. "A l’international, nous sommes présents au travers de nos clients industriels", explique Marc Eliayan, PDG du groupe. "Et jusque-là notre stratégie était plutôt limitée aux pays européens limitrophes : l’Allemagne, le Benelux…" Un changement se prépare. Implanté au Brésil, où le groupe compte de gros clients industriels français (Arcelor, EDF, Michelin), Marc Eliayan veut y pérenniser sa présence. Il est en train de s’allier avec un opérateur local au travers d’une joint-venture. Dans la même logique, une opération identique pourrait voir le jour au Moyen-Orient mais, s’amuse le PDG, "pour l’instant, elle est à l’étude… surtout au fond de ma tête".
Jacques Gelin
Photo : Marc Eliayan, Pdg du groupe et un chantier d'ADF.
Sud Infos n° 786 du 28/05/2012