C’est devenu une tradition. Impika présente à chaque grand salon de l’impression numérique une première mondiale. Au DRUPA, le grand rendez-vous de l’industrie de l’imprimerie et des médias, qui aura lieu à Düsseldorf en mai, la PME exposera cinq nouvelles solutions.
"Nos visiteurs auront l’opportunité d’explorer les standards de l’impression de demain sur des machines disponibles dès aujourd’hui", annonce Paul Morgavi, son Pdg, en confiant que les nouvelles machines comporteront "des avancées technologiques majeures en terme de vitesse, de résolution et de flexibilité". Impika possède déjà quelques records mondiaux en la matière. La "Iprint 250", qui pèse six tonnes et mesure 20 mètres, peut imprimer 250 mètres de papier à la minute. Elle équipe un des plus importants prestataires japonais d’impression : Iseto. "Pour l’impression, les Nippons figurent parmi les clients les plus exigeants de la planète."
La future machine exposée, la "Iprint Extreme", pulvérise cette marque avec une capacité de 330 à 375 mètres à la minute. Avec elle, deux autres imprimantes seront présentées : la "Iprint Evolution" d’un poids respectable de sept tonnes et la "Iprint Compact" qui, malgré son nom, affiche 3,5 tonnes.
"Nous voulons nous maintenir à la pointe de l’impression numérique qui devrait connaître en 2012 sa consécration", souligne le Pdg. Il prévoit pour cette année une douzaine d’embauches, de l’ingénieur au monteur câbleur, sur son siège aubagnais. "Nous sommes à l’étroit dans nos 3 000 m2. Nous cherchons une extension à Aubagne ou dans la région", communique-t-il. Et c’est avec un plaisir évident qu’il souligne que "100 % de la fabrication de ses machines se fait à Aubagne". Ce qui n’empêche pas Impika "de se classer parmi les leaders mondiaux en matière de conception, fabrication et commercialisation de solutions d’impression jet d’encre industrielle".
Depuis l’origine, Oséo a accompagné cette ascension par des prêts représentant un total de 2 millions d'euros. "Un très bon placement", applaudit Jean-Marie Suquet, directeur régional de l’agence. Le remplissage à grande vitesse des cartes grises, des feuilles d’impôts, des relevés bancaires ou téléphoniques, des formulaires administratifs en tout genre est le plus souvent effectué sur leurs machines. Mais Impika compte s’attaquer au marché de la presse insulaire. "Imprimés sur le continent, les journaux sont envoyés en avion sur la Corse. Ils pourraient être confectionnés en numérique sur l’île de Beauté."
Avec aujourd’hui 250 machines installées sur les cinq continents, soit directement, soit à travers des distributeurs comme Xerox ou Kodak, Impika fait forte impression. Pour un chiffre d’affaires 2011 de 16,6 millions d'euros, la PME réalise 80 % à l’export. Les technologies mises en œuvre (fluidique, microélectronique et logiciels) trouvent pour l’essentiel (95 %) leurs débouchés dans l’impression et la décoration sur multi supports (papier, plastiques, carrelage, bois…).
Mais Paul Morgavi ne désespère pas de voir grossir deux autres secteurs : la microélectronique et le biomédical. En remplaçant les encres par d’autres composants, Impika travaille ainsi à l’impression des lignes des cellules photovoltaïques consacrant l’abandon de la sérigraphie actuellement utilisée. De la même façon en détournant sa technique jet d’encre (à nano et pico échelle), des bio-testeurs génétiques à moindre coût pourraient être produits. La culture de l’innovation de Gemplus dont sont issus la plupart des onze fondateurs de l’entreprise portée sur les fonts baptismaux en 2003 ne s’efface pas avec le temps.
Robert Villena
Sud Infos n° 775 du 20/02/2012
Photo : ©Robert Villena.