Avec un nouveau concept de boutique, La tarte tropézienne prépare ses évolutions. Très demandée dans plusieurs grandes capitales, elle se prépare à son internationalisation. Pour accélérer, une ouverture du capital n’est plus tabou.
Le Café de la gare, à Saint-Raphaël, va changer d’activité. En liquidation judiciaire, le fonds de commerce a été repris par La Tarte tropézienne. L’occasion pour Albert Dufrêne, le gérant de ce groupe varois, de mettre en œuvre un nouveau concept de boutique : "Les produits seront présentés sur des banques séparées comme des podiums. Cela permettra à nos vendeuses de devenir de vraies conseillères de vente", explique-t-il. Le mobilier, italien, apportera la dernière touche à la nouvelle identité visuelle de l’entreprise qui conserve toutefois ses couleurs historiques. La boutique de Saint-Raphaël devrait ouvrir fin avril-début mai. Elle devrait être suivie d’une autre ouverture, avec le même concept, à Toulon, pour laquelle le compromis de vente vient d’être signé. Quasi simultanément, une petite boutique va ouvrir à Aix dans la zone piétonne. "C’est un test de marché. Si ça fonctionne bien, nous choisirons quelque chose de plus grand", projette-t-il. Le gérant cherche également un local à Cannes, mais bute pour l’instant sur les prix. Il vient également d’acheter le restaurant placé à l’entrée du Circuit Paul Ricard : le High Speed Club.
Si les tests qui vont être mis en place s’avèrent concluants, ils seront appliqués dans la capitale sur une dizaine de points de vente et de corners dédiés aux produits surgelés. "Si ça fonctionne bien à Paris, nous irons à Londres et, de là, à l’international", explique M. Dufrêne. Cet intérêt pour l’export était déjà explicite l’année dernière, en mai, lorsque l’entreprise a inauguré son nouveau laboratoire de 4 000 m2 destiné à augmenter de 50 % sa production fraîche et surgelée (SI 745). "Mais l’international c’est compliqué. Nous avons une vraie demande au Japon, à Tokyo, et en Chine, à Shangaï. Nous sommes en négociation également en Turquie, à Istanbul. Nous regardons aussi vers New York… Mais ce n’est pas facile du tout", explique-t-il. Outre les restrictions diverses d’accès à ces marchés, l’entreprise est susceptible d’être confrontée à un problème de capacité. "Nous maîtrisons la production de surgelé à une petite et moyenne échelle. Mais si brutalement nous avions à faire face à une demande très importante, ce serait plus difficile".
Les développements nécessaires à un changement de niveau supposent des investissements importants. "Pour gagner du temps, il faut de l’argent", résume le repreneur de cette entreprise créée après la guerre par un pâtissier polonais, Alexandre Micka, mais reprise par lui en 1985. Du coup, Albert Dufrêne commence à s’interroger sur l’opportunité d’une ouverture de son capital. Le gérant, actionnaire à 94,5 % de la société de tête, reçoit de nombreuses sollicitations de partenariats financiers et industriels. Plutôt fermé aux purs financiers - "Je suis un peu paysan sur les bords" - il commence à s’interroger sur un partenariat industriel du côté de grands acteurs du surgelé par exemple, mais il conclut : "Tant que les banques nous suivent, il n’y a pas d’urgence. Mais je reste à l’écoute de toutes les propositions."
Jacques Gelin
Photo : Albert Dufrêne et le nouveau concept élaboré par le cabinet Allain Chauvet Architecture (Saint-Tropez).
Sud Infos n° 779 du 26/03/2012