Après avoir connu un petit creux de la vague en 2009, le groupe Monaco Marine a repris la haute mer. En quête de nouveaux chantiers, il regarde à l’international dans le bassin méditerranéen et se prépare, plus près de nous, à fonder un nouveau chantier à La Seyne-sur-Mer (83).
Il y a du Prévert dans l’inventaire des yachts de grande plaisance présents ces jours-ci sur le chantier de Monaco Marine, à La Ciotat. Qu’on en juge : un Predator (72 m), une Mary Jean II (62 m), et tant d’autres, Arkley (60 m), Netanya 8 (59 m), Maraya (54 m), DB9 (50 m), Mim (50 m), Double Trouble (50 m), Blue Vision (44 m), Blade (44 m), Harbour Moon (43 m) et Shooting Star, le plus petit avec ses 38 mètres… Il y a quelques jours, le chantier comptait 13 unités supplémentaires de 30 à 63 mètres. Et quatre autres vont y arriver qui seront mises à terre : Shandor (49 m), Solemar (64 m), Thunder B (50 m) et C2 (78 m). Cette effervescence est identique sur les quatre autres sites du groupe à Beaulieu-sur-Mer (siège social), Saint-Laurent-du-Var (06), Cogolin (83) et Monaco.
Monaco Marine, propriété de Michel Ducros, est bien repartie à l’abordage après une année 2009 de petite mer, en léger retrait à 33 millions d'euros de chiffre d’affaires. Après avoir renoué en 2010 avec son activité de 2008 (40 millions d'euros), le groupe a enregistré une croissance significative en 2011 avec un chiffre d'affaires à 45 millions d'euros. Et cela, alors même qu’un de ses chantiers, celui de Fréjus (83), arrivé en fin de concession fin 2010, lui avait échappé au profit d’un petit entrepreneur local.
En quête de développement à l’international l’entreprise est depuis 2010 à la recherche d’opportunités d’accostage dans le bassin méditerranéen : en Italie, en Espagne, au Maghreb et en Turquie (SI 697). Les Caraïbes sont aussi dans sa lunette de marine. Les choses ne se sont pas (encore) faites : "Nous ne sommes pas arrivés à trouver de bonnes bases de négociation sur les dossiers que nous avons étudiés, explique, un peu déçu, Vincent Laroque, directeur commercial du groupe. Mais nous conservons encore quelques dossiers sous le coude."
En 2011, le groupe a investi 1 million d'euros sur son site de Cogolin dans le cadre de l’opération "port propre". Il s’apprête à investir bien davantage, entre 8 et 10 millions d'euros, pour la création d’un nouveau chantier à La Seyne-sur-Mer, sur un site situé entre l'espace Grimaud et le Bois Sacré, où un ancien établissement très dégradé a fermé ses portes en 2009. Il serait destiné aux unités de moins de 300 tonnes et de 42 mètres. Le projet est en cours de discussion entre les édiles et les institutions concernées : TPM, la CCI du Var, Ports TPM…
Quant à l’échéance… La négociation a commencé en 2010 et tout le monde semblait très pressé alors de favoriser la création de 25 à 30 emplois chez Monaco Marine et de 100 à 120 chez les sous-traitants. Les palabres ne sont pas terminées. Le directeur administratif et financier du groupe, Pierre Lesluyes, reste donc très prudent : "Cela dépend des élus… Je suis donc bien incapable de vous dire quand ce chantier se fera… ni même s’il ne tombera pas à l’eau."
Jacques Gelin
Holding Monaco Marine
Président : Michel Ducros
Monaco Marine France
Présidente : Chantal Lemeteyer
Effectif groupe : 170 permanents
Sud Infos n° 783 du 23/04/2012