Dans le secteur plutôt traditionnel du carrelage, voilà une innovation qui devrait faire parler d’elle. En provenance d’Italie (certifiée par le Centre de la Céramique de Bologne), elle est diffusée depuis peu par un des leaders français du secteur : la société savoyarde Mignola.
Traité au dioxyde de titane lors de sa cuisson, ce nouveau carrelage déclenche, une fois posé, une réaction photocatalytique : sous l’effet de la lumière, il fabrique de l’oxygène actif qui détruit les substances organiques toxiques. Bactéries, germes, microbes, acariens, allergènes, polluants industriels, moisissures sont neutralisés. Un effet dépolluant, purificateur et désodorisant qui devrait forcément intéresser les milieux hospitaliers, écoles, crèches et autres restaurants qui pourront se passer de détergents pour nettoyer leurs sols.
Le principe, connu depuis une cinquantaine d’années et déjà appliqué à la peinture, ne l’avait pas encore été au carrelage. C’est fait.
“Pendant longtemps, le carrelage a été utilisé pour sa solidité et sa facilité d’entretien. Puis il est entré dans le monde de la décoration : on voit désormais des carrelages imitation bois ou même tissu. L’avenir est aux carrelages dotés de qualités sanitaires et respectueuses de l’environnement”, explique Patrick Mignola, dirigeant de l’entreprise familiale créée en 1968.
Durant la dernière décennie, la société a plus que doublé de taille : elle emploie 120 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2010. Crise ou pas, son rythme de croissance ne faiblit pas. Dans ce métier de fourniture et de pose de carrelage, Mignola fait partie du top 5 français et se positionne comme leader en Rhône-Alpes. A ses spécialités historiques (centres nautiques, spas…) l’entreprise a ajouté le logement, l’hôtellerie, les collèges et lycées, etc.(1). Gros volumes, forte technicité ou haut de gamme : la formule lui a permis de prendre place récemment sur le marché lyonnais. Il y a deux ans, elle y ouvrait un showroom, à la demande de promoteurs locaux.
Et, en ce début 2011, elle y réalisait ses deux premières opérations de croissance externe, à travers le rachat de deux carreleurs : Buccio et Khairy (6 millions d’euros de chiffre d’affaires et 25 personnes au total).
“Le vrai changement que nous voulons apporter à la profession, c’est l’organisation, le respect du client et de nos partenaires, la fiabilité”, poursuit Patrick Mignola. En clair, un certain “savoir être” qui fait parfois défaut dans ce métier d’artisans. Encadrement, service après-vente, organisation des chantiers, régularité du travail : au siège de l’entreprise, les 28 personnes des services administratifs apportent leur appui aux chefs de chantiers qui peuvent se concentrer sur leur vrai métier. Et éviter les traditionnels retards, promesses non tenues et approximations.
Le mot respect revient d’ailleurs souvent dans la bouche du dirigeant, comme une vraie conviction qui se traduit également à travers la certification Ethics, obtenue par l’entreprise il y a deux ans.
(1) Références récentes : gendarmerie de Sathonay-Camp, Pierre & Vacances (Avoriaz), piscine de Chamonix, cité scolaire de Villars-de-Lans.
Didier Durand
Bref Rhône-Alpes n° 2045 du 31/08/2011
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