Fin de journée à la gare SNCF de Villefranche-sur-Saône : les TER en provenance du sud déversent leurs flots de travailleurs pendulaires revenant de leur journée de travail lyonnaise. Ils seraient 15 000 à se rendre ainsi quotidiennement dans la capitale régionale pour raisons professionnelles. A moins de trente minutes de la Part Dieu, Villefranche respire avec Lyon. Et le Beaujolais, dont la qualité de vie est une évidence, en profite, avec une population en hausse de 24 % entre 1990 et 2008 (1).
Pour autant, Villefranche n’est pas une ville dortoir. Loin de là ! Et elle n’a pas encore rejoint le projet de métropolisation initié par Gérard Collomb. Le député-maire Bernard Perrut voit son agglomération comme un “pôle d’équilibre” de Lyon, pas comme un simple satellite.
Villefranche continue de cultiver son identité basée sur une économie diversifiée. Certes, l’emblématique vignoble reste un poumon, même si les surfaces exploitées (2) sont en baisse depuis quelques années. Mais il est désormais l’arbre qui cache la forêt : malgré les vicissitudes de la crise et la mondialisation, l’industrie représente 37 % des emplois des établissements inscrits au registre du commerce, contre 33 % aux services. Les 30 % restants sont accaparés par un commerce d’une grande vitalité : la zone d’influence du marché couvert de Villefranche, des distributeurs automobiles locaux ou de la fameuse “Rue Nat”, s’étend bien au-delà de l’agglomération caladoise.
“Malgré le poids important d’une sous-traitance de deuxième voire de troisième rang, la variété de notre économie nous a permis de traverser la crise en souffrant moins que d’autres”, explique Noël Comte, président de la CCI (3). “Autre force : la présence de nombreuses PME patrimoniales, très ancrées dans leur territoire, dont la gestion est à l’opposé des logiques financières. Leurs dirigeants cherchent toutes les solutions avant de fermer ou de délocaliser un site industriel”.
Entre 2004 et 2010, le nombre d’établissements inscrits au registre du commerce de Villefranche a augmenté de 32 %. Preuve du pouvoir d’attraction d’un bassin qui ne manque pas de ressources. Le foncier, par exemple : au nord, les premières entreprises devraient s’installer fin 2012 sur une nouvelle zone d’activités de 150 hectares, Lybertec. D’ici à ce que la plaine des Chères, au sud, voie arriver un jour l’autoroute l’A 89, voire le COL (contournement ouest de Lyon) ou la future LGV Paris-Lyon (POCL)…
Didier Durand
(1) L’agglomération de Villefranche compte 50 000 habitants, l’arrondissement du Beaujolais 194 000.
(2) 18 500 ha de vignobles ; 2600 exploitants.
(3) Made in Beaujolais, Beaujolais Initiative, Beaujolais Business Angels, Cluster Beaujolais : la CCI est à l’origine d’un grand nombre d’initiatives. Elle organise ce 20 octobre son Salon des entreprises.
Bref Rhône-Alpes n° 2052 du 19/10/2011.
Photo : ©Région Urbaine de Lyon.
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