La filiale française du groupe allemand Haribo va très bien. Créée en 1967 à Marseille et accrue des reprises de Ricqles, de Zan et de la Réglisserie de Lorettes, elle n’a jamais vraiment cessé de croître. Après une excellente année 2010, elle a entrepris de rationaliser sa production et a engagé un processus de coordination renforcée avec sa filiale espagnole aux plans de charge non saturés.
Chez Haribo Ricqles Zan, l’amertume connaît pas. Dire que le fabricant de bonbons prend du poids grâce à la crise serait exagéré. Du moins n’en pâtit-il pas. "En période difficile, on opère toujours des arbitrages sur les investissements plaisirs, explique son PDG Jean-Philippe André. Un simple sachet de bonbons c’est un petit plaisir quotidien… très abordable". Du coup, les résultats enregistrés par l’entité française du groupe allemand sont très doux. Le chiffre d’affaires 2010 devrait se situer entre 168 et 170 M€, en progression de près de 7%. Le résultat d’exploitation a connu, lui, une croissance à deux chiffres. En cause, d’abord les innovations marketing 2010. "Deux de nos nouveaux produits ont particulièrement "carburé" : le Tagada pink, une version acidulée d’un de nos produits phare, et Maocroqui une dragée tendre… très agréable", explique en salivant le PDG, arrivé depuis quatre ans aux commandes du groupe en France. Le Chamallow au goût Tagada a très bien marché lui aussi, pour ne rien dire du Dragoon, un bonbon acidulé dans l’air du temps. 2011 s’annonce pas mal non plus. "D’abord, nous avons pris une nouvelle licence, celle de Titeuf. Nous devrions profiter de la sortie du film en version 3D en avril", ajoute-t-il. Une nouvelle boîte de 600 grammes va être également mise sur le marché : la Happy Box, ainsi qu’une version acidulée du crocodile, une douceur star du groupe.
Depuis quelques années, Haribo ne recrute vraiment que dans les fonctions commerciales. Il y a deux ans, un plan de départ à la retraite – "non pas en préretraite", insiste, le PDG - a été mis en place avec les syndicats. L’effectif est passé de 920 CDI en 2006 à 830 au 1er janvier 2010, réparti à 50/50 entre les deux sites industriels français de Marseille et d’Uzès (30). Il s’est accompagné d’investissements réguliers dans l’outil industriel pour en accroître la productivité : 8 à 10 M€ par an en moyenne sur les deux sites, 9 M€ en 2010, un peu moins en 2011. Afin de rationaliser la production des usines françaises, parfois saturées, Jean-Philippe André s’est rapproché de l’unité de production espagnole de Gérone, proche de la frontière, et issue d’un regroupement avec celle d’Alicante fermée en 2007. Détenue à 70 % par l’entité française, cette usine ne tourne pas à plein régime et elle intervient donc dans les périodes de pointe pour alimenter le groupe français. Afin d’accroître la rationalité du dispositif, deux cadres en charge de la coordination avec l’Espagne ont été intégrés récemment au comité de direction : Niels Helander (coordination industrielle) et Bierk Spangenberg (coordination financière).
Parmi les investissements à venir, une étude est en cours pour l’agrandissement du musée de la confiserie d’Uzès. Victime de son succès, il a vu doubler le nombre de ses visiteurs depuis 2006 et a accueilli près de 295 000 visiteurs en 2010. Pas de quoi rendre amer non plus.
Jacques Gelin
Groupe Haribo : Pdt : Dr Hans Riegel, DG : Hans Guido-Riegel, CA 2010 : 1,5 Md€, effectif : 6 000.
SI 739 du 28/03/2011
Photo : Jean-Philippe André, Pdg de haribo.