C’est une activité de l’ombre que celle de la société lyonnaise VDL, pionnière de la bande FM. Aux grands diffuseurs nationaux comme aux radios indépendantes ou associatives, elle propose de “s’occuper de tout” entre le studio et les auditeurs. En clair, elle achemine le son à travers ses propres équipements : encodeurs, pylônes, antennes, émetteurs… Depuis vingt ans, VDL a réussi à développer, puis à maintenir, une position qu’elle partage avec deux autres concurrents, TDF et towerCast (groupe NRJ). Elle détient ainsi près de 30 % du marché de la diffusion FM française. Un marché devenu très stable avec la saturation progressive des réseaux analogiques hertziens.
Mais la situation s’apprête à changer avec l’arrivée de la radio numérique qui fait ses tous premiers pas à Lyon, en première française. La numérisation du signal radio aura trois avantages principaux. D’abord, accroître le nombre de radios diffusées. Ensuite, un meilleur confort d’écoute : en voiture par exemple, vous ne serez plus contraint de rechercher la nouvelle fréquence de votre radio préférée quand vous changez de région. Enfin, la possibilité de diffuser des images en même temps que du son : les postes de radio de dernière génération sont équipés d’écrans. La grande transition numérique est lancée. Mais le remplacement de la totalité du parc actuel de postes (150 millions en France, soit en moyenne six par foyer !) par des récepteurs numériques prendra des années.
“Pour nous, cette petite révolution constitue un relais de croissance important. Nous nous y sommes préparés à travers nos investissements dans de nouveaux équipements de réseaux (5 millions d'euros en deux ans) ; et nous prévoyons un plan de vingt millions au cours des prochaines années”, explique Yannick André-Masse, pdg de VDL. Le virage est d’autant plus important que l’émergence de la radio numérique concerne de nombreux pays dans lesquels VDL est déjà présente. D’ailleurs, l’international pourrait bien accélérer une autre de ses activités : la fabrication d’encodeurs et autres multiplexeurs qu’elle développe dans son atelier de Saint-Genis-Laval.
Parallèlement, sa filiale SDM System, détenue à parité avec le groupe lyonnais de radios Espace Group (dir. : Christophe Mahé), achève une expérimentation issue de la radio numérique : la diffusion d’informations en temps réel (horaires des correspondances, retards, etc.) dans les tramways et autobus lyonnais ainsi que dans les rames de Rhônexpress (navettes vers Saint Exupéry), à travers des écrans multimédia. Après avoir validé la technologie, le Sytral s’apprête à généraliser le système qui constituerait une première européenne.
Didier Durand
CA 2010 : 6 millions d'euros (dont 3,8 millions d'euros réalisés à l’étranger) ; 34 salariés.
Objectif : doublement du chiffre d'affaires dans les quatre ans. VDL est soutenue par Oséo et labellisée FCPI.
Bref Rhône-Alpes n° 2037 du 25/05/2011