Les participants à l’assemblée générale de Coop de France Auvergne-Rhône-Alpes ont été invités à réfléchir au rôle des coopératives agricoles dans une agriculture en pleine mutation.
Devant plus de 150 adhérents et partenaires de Coop de France Auvergne-Rhône-Alpes, le sociologue François Purseigle a exposé son analyse des bouleversement du monde agricole : éclatement des formes d’organisation de la production (de la ferme à la firme), développement du digital, apparition de nouveaux modèles économiques liés à l’environnement. Autant de pratiques qui ont un impact sur le rôle et le fonctionnement des coopératives agricoles : « Face à l’évolution du « faire-ensemble » au « faire-faire » et à l’arrivée des nouvelles générations qui n’ont plus le même rapport à l’organisation collective, les coopératives sont interpellées à trois niveaux : les relations avec leurs adhérents, les nouveaux métiers que pourraient intégrer les groupes coopératifs, la gouvernance et l’ancrage territorial. »
Un guide de gouvernance
« Le contexte exigeant dans lequel nous évoluons et l’expression des attentes des agriculteurs coopérateurs nous obligent à être en mouvement et à adapter notre fonctionnement, notamment nos pratiques de gouvernance », a indiqué Dominique Chargé, Président de Coop de France, après avoir résumé les résultats du Grand débat coopératif lancé en 2018. Si 70% des agriculteurs déclarent leur attachement au modèle coopératif, 32% affirment que leur voix n’est pas assez entendue. « Une bonne gouvernance est à la fois le garant de la réponse aux attentes des agriculteurs coopérateurs et un des leviers au service de la création de valeur », a conclu Dominique Chargé en présentant le Guide de gouvernance édité par Coop de France.
Réaffirmer le rôle des coopératives devant les parlementaires
Patrice Dumas, président régional, est revenu quant à lui sur la mobilisation des coopératives agricoles à propos du projet de loi Agriculture et Alimentation : « Nous sommes passés du débat des Etats généraux de l’agriculture à un lobbying auprès des parlementaires pour expliquer ce que nous sommes, quel est notre modèle économique. Nous avons démontré que notre posture est positive, prospective et volontaire pour aller dans le sens du bien commun et des attentes sociétales. Mais nous avons dû malgré tout nous replacer dans une posture défensive face au projet d’ordonnance du gouvernement qui banalise les coopératives comme de simples opérateurs commerciaux ».