Les pépinières Grange ont commencé la coupe et mise en filet des sapins.
© Daniel Martin
Les deux plus grosses entreprises de la région spécialisées dans la production et le commerce de sapins de Noël, les pépinières Digonnet et Grange, tentent d’anticiper la décision du gouvernement concernant la vente de ces produits.
« Nous attendons la parution du décret du gouvernement pour avoir les réponses aux questions que toute la filière se pose sur la vente des sapins de Noël cette année », déclare Alain Digonnet, qui dirige la plus grosse entreprise d’Auvergne Rhône-Alpes. La pépinière installée à Tence (Haute-Loire) depuis une cinquantaine d’années réalise un chiffre d’affaires d’environ 4 millions d’euros et se classe au 2e rang français en nombre d’arbres commercialisés à l’occasion des fêtes de fin décembre. Ses plantations se situent en Haute-Loire et en Ardèche, mais aussi dans le Morvan (région Bourgogne-Franche-Comté) où est installé Frédéric Naudet, le président de l'Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN) dont les entreprises adhérentes comptent un millier de salariés permanents.
On a peur que le feu vert du gouvernement n’arrive trop tard
Alain Digonnet emploie actuellement près d’une soixantaine de personnes, dont des saisonniers venus de Pologne pour la coupe et la préparation des sapins. « On a peur que le feu vert du gouvernement n’arrive trop tard. Nos clients de la grande distribution sont embêtés car on parle beaucoup d’une vente qui ne serait autorisée qu’en extérieur et pas dans les entrées de magasins ou en sortie de caisses comme c’est souvent le cas. Dans ces conditions, les moyennes surfaces risquent de renoncer à vendre nos sapins cette année », redoute Alain Digonnet. « On est moins inquiets pour les jardineries qui ont des espaces extérieurs et dont la vente de végétaux est le cœur le métier », ajoute-t-il.
A Craintilleux (Loire) dans la plaine du Forez, Emmanuel Grange qui dirige les pépinières éponymes, deuxième plus gros spécialiste du sapin de la région, ronge son frein lui aussi. Une quarantaine de saisonniers venus du Portugal et de Pologne notamment, ont démarré la coupe et le conditionnement d’arbres sur les 210 hectares de l’exploitation, tandis que les achats complémentaires auprès d’autres producteurs sont, par prudence, retardés le plus tard possible. « L’acheminement par conteneurs frigorifiques a commencé début novembre dans les départements d’Outre-mer et en Afrique de l’Ouest, où les sapins sont attendus par les expatriés », selon le patron de l’entreprise qui vend, à chaque Noël, plus de 200.000 sapins.