Au terme d'un investissement de 17 ​millions d'euros, le Y.Spot Labs du CEA à Grenoble est opérationnel : un espace de créativité, de transition entre la R & D et les nouveaux usages.

« Notre objectif ? interroge Stéphane Siebert, directeur du CEA Tech. En faire un lieu vers lequel une entreprise a naturellement envie de se tourner lorsqu’elle veut opérer un mouvement stratégique, tant sur le plan des produits que dans son positionnement. Nous voulons en faire une machine à produire de l’ambition industrielle. » Au sein d’un bâtiment ouvert, l’Y.Spot Labs se positionne dans une double perspective : faire rêver, imaginer et tester les usages, vérifier la pertinence de produits pour les futurs utilisateurs, en amont des projets de R  &  D, et s’assurer du potentiel de valeur intrinsèque des projets. Sur 3.300 m², le Y.Spot Labs réunit un centre de prototypage rapide, des plateaux d’innovation, des showrooms, des espaces de développement produits comme le Hub 3D, Print monté en partenariat entre HP et le CEA.

La question du temps de l'innovation

Les cibles ? Les grands groupes bien sûr, les start-up naturellement et les PME sans doute, priorité des priorités par exemple pour l’atelier de prototypage de 500 m² capable d’effectuer des travaux de fabrication additive et soustractive avec les compétences multiples des équipes du CEA tout proche. « Nous sommes en capacité de produire des preuves de concept voire de se tromper très vite pour rectifier rapidement », explique Philippe Caillol, le chef de service partenariat et innovation. Car la question du temps est majeure dans le concept du Y.Spot : les animateurs parient sur l’agilité pour compacter le cycle de l’innovation et « passer en l’espace de 18 mois du concept à une solution préindustrielle ».

Le Y.Spot Labs est innervé par les compétences humaines issues des laboratoires du CEA et la bibliothèque de ses brevets. Autour de trois axes majeurs de travail que sont la transition médicale, la transition numérique et la transition énergétique, Y.Spot Labs veut renouer avec la grande tradition industrielle française portée par les innovations de rupture et les nouveaux usages.

Cet article a été publié dans le numéro 2400 de Bref Eco.