Frédérique Vidal est venue à Lyon pour rencontrer les jeunes entrepreneurs Beelys et lancer son plan « L’esprit d’entreprendre ».
Préfecture du Rhône
Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, a choisi Lyon pour présenter récemment son nouveau plan en faveur de l’entrepreneuriat étudiant « L’esprit d’entreprendre ». Et ce n'est pas un hasard...
En 2014, quand le mot « start-up » n’était encore pas sur toutes les lèvres, la Grenobloise Geneviève Fioraso, alors ministre de l’Enseignement supérieur, faisait le constat « d’un déficit de culture entrepreneuriale en France ». Dans la foulée, elle lançait les Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (Pepite), un dispositif censé « généraliser la diffusion de la culture entrepreneuriale et d’innovation auprès des jeunes dans l’enseignement supérieur et favoriser le passage à l’acte des étudiants et jeunes diplômés désireux d’entreprendre ». Cette nouvelle politique s’était accompagnée de la création du statut d’étudiant entrepreneur (1).
Cinq ans après la création des trente Pepites français, une chose est sûre : l’entrepreneuriat n’est plus l’apanage des seules écoles de commerce. A l’instar du Pepite Beelys, le pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat de l’Université de Lyon-Saint-Etienne, qui peut se targuer de sensibiliser 16.000 jeunes à l’entrepreneuriat et de voir sortir 60 entreprises de son incubateur chaque année. C’est sans doute pour son bon bilan que Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, a choisi Lyon pour présenter son nouveau plan en faveur de l’entrepreneuriat étudiant « L’esprit d’entreprendre ».
Passage à l’échelle
La ministre souhaite désormais « passer à l’échelle et voir plus grand », en se servant du modèle lyonnais qui fait figure de bon élève si l’on en croit un rapport de janvier 2019 (2) sur l’évaluation du plan Pepite. Car Beelys (directeur : Alain Asquin) a constitué autour de lui et de ces jeunes un véritable écosystème bienveillant composé d’enseignants-chercheurs, mais également de chefs d’entreprise qui deviennent mentors, d’entreprises partenaires, sans oublier les collectivités locales. Ce que recommande le rapport d’évaluation.
Frédérique Vidal souhaite que « 100 % des étudiants soient sensibilisés à l’entrepreneuriat. Car au-delà d’une formation pour devenir entrepreneur, c’est bien une sensibilisation à l’esprit d’entreprendre qui est essentielle ».
Le budget des Pepites devrait rapidement être doublé et les liens avec Bpifrance renforcés. Alain Asquin (3) le reconnaît : l’objectif n’est pas uniquement de donner naissance à des entrepreneurs, mais plutôt de donner des clés à ces jeunes qui leur serviront dans leur vie personnelle et professionnelle. « Les entreprises auront besoin de ces compétences. »
(1) 8.200 étudiants ont bénéficié du statut d’étudiant-entrepreneur depuis 2014. Il peut être demandé par tout étudiant ou jeune diplômé porteur d’un projet de création d’entreprise. Ce statut permet un aménagement des études, la prolongation de la couverture sociale et un accompagnement pour faire aboutir son projet. Frédérique Vidal souhaite que le D2E (Diplôme d’entrepreneur étudiant) soit inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
(2) « La formation de l’esprit entrepreneur ; Evaluation du plan Pepite en faveur de l’entrepreneuriat étudiant et recommandations pour un passage à l’échelle ». Rapport de janvier 2019 remis à la ministre.
(3) Alain Asquin, directeur de Beelys, sera nommé délégué ministériel à l’entrepreneuriat étudiant.
Cet article a été publié dans le numéro 2370 de Bref Eco.