Ce 7 novembre, les vignerons de Vinescence et leurs partenaires lancent le projet Les Terres de Vinescence, un financement participatif dont l’objectif est d’acheter des parcelles de vignes pour constituer une réserve de patrimoine viticole
CB
La cave coopérative Vinescence, à Belleville en Beaujolais, porte un projet de création d’une SCIC, afin d’acquérir des terres et les mettre à disposition de jeunes viticulteurs ou personnes qui souhaitent se reconvertir dans la viticulture.
Cette SCIC (société collaborative d’intérêt collectif) qui se veut à capital dit solidaire permet à un particulier, une collectivité ou une entreprise de souscrire au capital social des Terres de Vinescence. La cave coopérative a engagé ce travail de réflexion depuis quatre ans, en lien avec l’URSCOP (Union régionale des SCOP), afin de mettre en place les meilleures conditions pour l’accueil de néo-exploitants ou des personnes qui souhaitent se reconvertir dans le métier de viticulteur. « Depuis cinq ans, nous sommes de plus en plus sollicités par des sociétés coopératives agricoles qui réfléchissent à l’avenir et au rôle sociétal de leur activité. La mise en place d’une SCIC y répond, alors qu’une exploitation foncière coûte plus chère aujourd’hui. D’où l’intérêt de trouver une forme coopérative pour neutraliser cette spéculation, avec derrière l’enjeu de transmission des terres viticoles », explique Meryem Yilmaz, secrétaire générale de l’URSCOP AURA.
L’intérêt collectif, à travers le multi-sociétariat, est au centre du projet, afin de pérenniser le développement de la coopérative et protéger les terres viticoles. « Aujourd’hui, un viticulteur qui s’installe met un an et demi avant de toucher les fruits de sa première récolte et ils sont rares ceux qui arrivent avec un fonds de roulement suffisant. Le plus important est donc de pouvoir générer des moyens et proposer un encadrement technique. Cette SCIC permet de les aider en mettant en place des avances sur recettes ou des prêts à taux zéro pour la restructuration des vignes », présente Thierry Locatelli, président de Vinescence.
Un acte militant
De nombreux viticulteurs du vignoble, qui n’ont personne pour reprendre leur exploitation, espèrent que cette SCIC pourra les y aider. Une partie des sociétaires va souscrire et espère que les entreprises – en particulier celles qui gravitent autour de la viticulture – ainsi que les partenaires publics répondront présents. « Il est nécessaire de trouver des solutions pour renouveler les générations. Au delà, la question est celle de l’aménagement du territoire et de la protection de la vocation agricole des terres », insiste le conseiller régional Jérémy Thien.
Les membres de la cave Vinescence mettent en avant l’aspect militant d’une telle démarche, avec des enjeux majeurs : pérenniser le vignoble, maintenir une économie locale indispensable et faciliter l’installation des générations futures.